Transporté à ciel ouvert, dans des conditions inadmissibles en ce troisième millénaire, le pain qui est une des nourritures de base de la population, est une véritable source d’inquiétude en termes d’hygiène. En effet, c’est un véritable problème de santé publique
qui interpelle le gouvernement. En effet, il ne sert à rien de se lancer dans des campagnes onéreuses de lavage des mains au savon, si le pain continue de passer entre plusieurs mains avant d’être consommé. Sans compter les conditions de transport qui
sont aux antipodes de toute hygiène alimentaire.

Produit dans des conditions qui ne sont pas des meilleures dans des boulangeries qui ne répondent à aucune norme d’hygiène, le pain est trimballé à travers les rues de Bamako, abandonné à la poussière, aux fumées de véhicules et à toutes les saletés ambiantes, avant d’atterrir dans des points de vente où il n’est pas du tout mieux traité.
En effet, le transport du pain, à Bamako comme dans d’autres localités au Mali, se fait dans des caisses attachées à des motos. Des caisses en bois noircies par la saleté et parfois couvertes d’une petite bâche répugnante. Le livreur, engagé dans une véritable course contre la montre, s’empresse de faire le maximum de va-et-vient entre la boulangerie et ses clients. Dans cette vitesse folle, il ne prend pas le soin d’éviter les flaques d’eaux stagnantes, véritables champs de bactéries dans lesquels il vient plonger sa moto chargée de pain, soulevant ainsi au passage une nuée de microbes.

Sphinx