S’il y a un ministère qui se trouve aujourd’hui frapper par un scandale financier sans précédent depuis décembre 2017, c’est bel et bien celui des sports, dirigé par Jean Claude Sidibé. Conséquence: le ministère des sports coule sous des dettes à hauteur de près d’Un milliard (1 000 000 000) de francs CFA. Autre fait grave, 80% de ces arriérés sont sans ordre de mission. A tout cela s’ajoute l’ouverture, par le ministre Jean Claude, d’un compte No MLO1601218026001343659-78 non autorisé par le ministère de l’Economie et des finances et qui avait occasionné un bras de fer avec son ex-DFM jusqu’à son départ à la retraite le 31 décembre 2018. Aujourd’hui, les fonds du ministère sont déposés à la régie spéciale dont le responsable est nommé par le ministre, un certain Adama Keita, agent de saisie de son état.
Aujourd’hui, rien ne va plus au sein du ministère des Sports depuis la nomination de l’ancien président de la Fédération malienne de Basket-ball parachuté à la surprise générale au ministère des Sports en fin décembre 2017 en remplacement de l’un des meilleurs ministres des Sports depuis l’indépendance du pays en 1960 en la personne de Housseini Amion Guindo. En effet, dès sa prise de fonction, les intentions de Jean Claude Sidibé ont été claires avec le limogeage du Directeur national des sports, Ibrahim Fomba et du secrétaire général, Seydou Dawa qu’il avait jugé trop proches de son prédécesseur. Et c’est le début des chamboulements au sein des directeurs des différents stades puis au sein de ces différents services rattachés au ministère.
Malgré l’expérience et la compétence de ces conseillers techniques que lui-même a nommés, ils ne sont pas consultés sur certains dossiers importants de la vie du ministère des Sports notamment sur la crise du football malien et sur le montant des subventions allouées aux différentes fédérations nationales sportives pour leur bon fonctionnement.
Pour mieux contrôler les finances du ministère, Jean Claude crée un nouveau compte bancaire non- autorisé par le ministère de l’Economie et des finances dans une banque de la place le 25 septembre 2018 suivant une note de service No 005 MS-SG. C’est ainsi que le ministre a décidé de déposer la somme de Quatre cent cinquante millions (450 000 000) de francs CFA dont le numéro bancaire est MLO1601218026001343659-78 dont la gestion serait confiée à titre exceptionnel, selon ses instructions, au Secrétaire général. Et les 80 millions F CFA iraient dans le compte reconnu par le ministère des sports c’est-à-dire sous la responsabilité du DFM. A noter que ces 450 millions de francs CFA ont été soustraits des Six cent trente millions (630 000 000) francs F CfA issus du crédit provenant du ministère de l’Economie et des finances. Pour ceux qui ne le savent pas ces fonds publics sont destinés à la prise en charge des dépenses relatives à l’organisation des compétitions internationales de football et la participation des jeux olympiques de la jeunesse et remis au ministère des sports le 21 septembre 2018 par mandat de délégation No 5166. Ce dont le désormais ancien DFM n’a jamais accepté jusqu’à son départ à la retraite le 31 décembre 2018.
Aujourd’hui, presque deux mois après le départ à la retraite d’Oumar Katilé, il ressort de nos investigations, que le ministère coule sous des dettes à hauteur de près d’un milliard de francs repartis entre plusieurs agences de voyage et d’autres fournisseurs. Si les montants de certaines petites agences ne sont pas trop élevés, le cas de deux agences de voyage est préoccupant. Selon nos investigations, le ministère doit plus de 500 millions à la première agence et 300 millions à la deuxième agence dont nous tairons leurs noms pour l’instant. Le hic dans tout cela, c’est que 80% des arriérés n’ont pas d’ordre de mission sans oublier que le ministère doit plus de 30 millions de francs CFA à trois restaurateurs de la place des Aigles du Mali et qui ne cessent de défiler tous les jours au département. On comprend maintenant pourquoi leurs marchés ont été retiré par le ministre Jean Claude au profit de ses propres hôtels.
Selon nos informations, depuis le départ à la retraite du DFM, les fonds du ministère sont déposés à la régie spéciale et gérés par un certain Adama Keita, un agent de saisie en remplacement du titulaire Lassine Coulibaly lui aussi partit en retraite. Il serait un ami du chargé de mission, Salif Keita et homme de confiance du ministre. Comme cela ne suffisait pas au ministre, il aurait exigé à l’adjointe de Lassine Coubaly de vider son bureau au profit de son pion. Ce qui explique certainement que tous les paiements se font désormais en espèces en attendant la nomination d’un nouveau DFM. La preuve de l’absence d’un DFM est que de l’ouverture des crédits au mois de janvier à maintenant, le ministre des sports a signé plusieurs décisions de mandatement pour payer ses hôtels en espèces. Selon nos informations, ces deux chargés de mission présents à la phase finale de la CAN juniors au Niger auraient emporté 38 millions de francs comme frais de séjour en compagnie de ses invités dont un député de la majorité présidentielle.
Toujours selon nos investigations, des billets d’avion des joueurs et de leur staff technique s’élèveraient à 795 000 FCFA par personne alors qu’une autre agence était disponible à offrir ces mêmes billets à moins de 700 000 FCFA. Le hic comble dans tout cela c’est que les factures EDM du ministre seraient payées par la régie spéciale et sa femme aurait bénéficié des appuis financiers conséquents pendant le pèlerinage passé des chrétiens à Kita. Profitant du sacre continental des Aiglons du Mali dimanche dernier, le ministre des sports a annulé les billets retour en affrétant un avion spécial. Hors cet argent pouvait être ajouté aux intéressements que l’état va donner aux champions d’Afrique. Ce qui a retardé le retour des joueurs qui devrait arriver le 18 février à 1 h au lieu de 16 h conformément au plan de vol. Ce qui semble inadmissible c’est de constater que c’est le bureau du secrétaire général qui est autorisé à accueillir les fournisseurs du ministère à la place de la direction financière et des matériels (DFM). Et cela veut dire ce que ça veut dire c’est-à-dire des conditions que tout le monde sait dans ce pays. Comme on le voit, le ministère de l’Economie et des Finances doit rapidement prendre des dispositions pour nommer un nouveau DFM afin d’arrêter l’hémorragie financière qui ne cesse de saigner tous les jours.
A suivre….
Sadou Bocoum
La Mutation