A l’occasion de l’inauguration du festival des villes anciennes à Oualata, le président mauritanien a répété mardi qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en 2019, dans le respect de la Constitution. Mais Mohamed Ould Abdel Aziz a également laissé entendre qu’il pourrait se présenter de nouveau cinq ans plus tard.
L’annonce du président ould Abdelaziz de ne pas briguer un troisième mandat ressemble à une fausse bonne nouvelle. L’opposition mauritanienne se réjouit bien sûr de voir la Constitution du pays respectée. Mais pour combien de temps ? L’opposition a bien compris qu’un scénario à la russe, sur l’exemple Poutine-Medvedev, pourrait se profiler, ce qui ne ferait que repousser de cinq ans un combat constitutionnel.
« Aucun président ne peut avoir plus de deux mandats dans l’absolu. La notion de “successivement” n’existe pas dans notre Constitution, donc personne ne doit penser qu’il serait possible de faire la stratégie de Poutine en Mauritanie, rappelle Mohamed Ould Maouloud, président de l’Union des forces du progrès et de la coalition du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU). Pour le moment l’essentiel c’est qu’il n’y ait pas de troisième mandat. »
Pour Yahya el Waqf, président du parti Adil, membre du FNDU, il faut prendre le problème étape par étape. Et la première maintenant, c’est d’assurer l’unité de l’opposition pour la présidentielle de 2019. « L’opposition fera tout pour rassembler le plus grand nombre de forces politiques autour d’un candidat qui va la représenter aux élections de 2019. Et je ne pense pas que nous sommes rassemblés contre un homme. Nous sommes rassemblés contre un système, contre une manière de gérer le pays, et nous allons présenter notre vision de la gestion de ce pays, et nous espérons la présenter en rang uni et non en rang dispersé », souligne-t-il.
Mi-décembre, l’Union pour la République, le parti présidentiel, doit tenir son congrès à l’issue duquel le dauphin de Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait être désigné.
RFI