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Massacres des civils à Ogossagou : L’AMDH demande à la CPI d’ouvrir une enquête

Après un communiqué de condamnation du massacre des civils à Ogossagou dans le cercle de Bankass, l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) appelle la Cour Pénale Internationale à ouvrir une enquête.

 

« Il est impératif et urgent que la CPI ouvre une enquête… », a annoncé l’association sur les réseaux sociaux. Déjà le 25 mars dernier, le Procureur de la CPI, Fatou Bensouda, avait fait une déclaration sur le déferlement de violences et les massacres signalés dans la région de Mopti, au centre du Mali. «Quiconque incite à commettre ou commet des actes de violence notamment en ordonnant, en sollicitant ou en encourageant la commission de crimes relevant de la compétence de la CPI, ou en y contribuant de toute autre manière, s’expose à des poursuites devant la Cour, dans le plein respect du principe de complémentarité. Les violences doivent cesser», a souligné le Procureur Mme Fatou Bensouda.

 

Une marche unitaire ce samedi 30 mars ?

A l’appel de l’association Taabital Pulaku, une marche unitaire regroupant plusieurs associations et organisations de la société civile est annoncée pour ce samedi 30 mars dans l’après-midi. Elle vise à dénoncer vigoureusement les massacres perpétrés le samedi dernier à Ogossagou. Certains regroupements des partis politiques et d’associations appellent leurs militants à se mobiliser. C’est le cas du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD). « Le FSD invite l’ensemble de ses militants et sympathisants à participer à la marche patriotique organisée par Taabital Pulaku ce samedi 30 mars 2019 à 15h 30, de la place du cinquantenaire à la Bourse du Travail », peut-on lire dans un message qui a circulé sur les réseaux sociaux.

 

Un véhicule du PAM volé à Gao

Un véhicule appartenant au Programme Alimentaire Modial (PAM) a été volé à Gao dans la nuit du mercredi 27 mars 2019 par des individus armés non identifiés. Après avoir escaladé le mur, ils ont ligoté les gardiens des lieux au nombre de six. Les assaillants ont enlevé un véhicule 4×4 blindé immatriculé 81-4676-C avant de disparaître dans la nature.

 

Bamako – Koulikoro : situation des déplacés internes !

Les conflits intercommunautaires survenus dans la région de Mopti en mi- décembre 2018 ont entraîné le déplacement de personnes vers le district de Bamako (Faladié) et la région de Koulikoro (Niamana et Tinkelen). L’identification et l’enregistrement des nouveaux déplacés ont débuté le 14 décembre 2018 sur les sites de Faladié, Niamana et Tinkelen. Au 9 mars, 657 personnes déplacées internes (soit 214 ménages) étaient recensées. Au total, 50 pour cent d’entre elles sont des femmes et 45 pour cent des enfants.Les personnes enregistrées viennent principalement des cercles de Koro, Douentza et Bankass. Ces nouveaux arrivants s’ajoutent aux 3.023 personnes déjà enregistrées à Bamako et aux 1.162 autres dans la région de Koulikoro.

 

PRH : 296 millions de dollars pour 2019

2,3 millions de personnes ciblées à travers le Plan de Réponse Humanitaire (PRH). Cette année, les partenaires humanitaires ciblent 2,3 millions de personnes. Cette population représente 70 pour cent des 3,2 millions de personnes dans le besoin. En janvier 2018, environ 4,1 millions de personnes avaient besoin d’assistance et 1,5 million d’entre elles étaient ciblées. La réduction globale du nombre de personnes dans le besoin est due à la fois aux résultats positifs de la campagne agricole et à l’impact de l’assistance humanitaire fournie en 2018. 40 pour cent des personnes ciblées vivent dans la région de Mopti. Cette région, avec 35 pour cent de la population de la région ayant besoin d’assistance humanitaire, enregistre le plus grand nombre de personnes dans le besoin. Au total, 40 pour cent des personnes ciblées par les partenaires humanitaires s’y trouvent.

 

56 % destinés à la sécurité alimentaire et à la nutrition

Cette année, les partenaires humanitaires recherchent 296 millions de dollars. Ce budget est destiné à la prise en charge des communautés les plus affectées par les conséquences des conflits ainsi que des personnes touchées par l’insécurité alimentaire, la malnutrition et les inondations.

La requête a augmenté de 33 millions de dollars par rapport à celle lancée en février 2018. Plus de la moitié des fonds recherchés vise à couvrir les besoins dans les secteurs de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Au moment de la finalisation de ce bulletin, le 18 mars, l’appel de fonds pour le Mali n’était financé qu’à 4 pour cent. Environ 11 millions de dollars étaient mobilisés sur la requête de 296 millions de dollars. Quelques liens utiles : Plan de réponse Humanitaire, la vidéo réalisée à l’occasion du lancement du Plan.

 

Nord du pays : un centre de santé sur quatre non fonctionnel

D’importants besoins sanitaires pour les populations les plus vulnérables ne sont pas couverts en raison du manque d’accès aux services de santé de base de qualité.

Du fait de l’insécurité dans le nord du pays, 25 pour cent des structures sanitaires ne sont pas fonctionnelles dans les régions de Taoudénit, Ménaka, Tombouctou, Kidal et Gao, selon les données recueillies par le cluster santé.

En d’autres termes, sur 287 centres de santé, 66 ne répondent pas aux critères retenus pour déclarer un centre de santé fonctionnel. Ces critères incluent l’état des infrastructures, la présence du personnel et l’existence d’un paquet minimum d’activités pour soutenir les services et soins de santé.Le manque de fonctionnement des centres de santé a pour conséquence l’accès limité aux services et aux soins de santé. A titre d’exemple, plus de 40 pour cent des femmes accouchent sans être assistées par un personnel qualifié dans les régions affectées. Aucune structure de santé non fonctionnelle n’a été rapportée pour les régions de Mopti et Ségou, au centre du pays, affectées par les conflits intercommunautaires.Dans les régions où les centres de santé ne sont pas fonctionnels, on note une moyenne de 3,14 professionnels de santé pour 10 000 habitants. Ce ratio est en deçà des normes de l’OMS fixées à 23 pour 10 000. Cette estimation est basée sur l’incidence du paludisme, les districts avec les épidémies de rougeole, les taux d’accouchements assistés et les taux de consultations curatives. Sur 3,4 millions de personnes vivant dans les zones affectées par les conflits (Gao, Kidal, Mopti, Tombouctou et le district de Niono avec la commune de Nampala), 1,4million pourraient avoir un besoin urgent d’assistance médicale en 2019.

 

257.000 enfants privés d’école à cause de l’insécurité

La détérioration de la situation de l’éducation constitue un défi majeur en dépit du travail réalisé par les acteurs du système éducatif. Dans les régions du nord et du centre, les infrastructures et le matériel scolaires ainsi que les ressources humaines sont parfois la cible d’attaques.

En février 2019, quelque 857 écoles sur un total de 8 421 étaient fermées pour des raisons principalement liées à l’insécurité dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao, Ménaka, Tombouctou et Kidal. La région de Mopti, à elle seule, enregistre plus de la moitié de ces écoles.

La fermeture des écoles prive plus de 257 000 enfants de leur droit à l’éducation. De façon générale, il convient de noter aussi que l’année scolaire est perturbée par une grève des enseignants, en cours, depuis janvier.Les défis à relever par le cluster éducation sont liés à la sécurité, la mobilisation des enseignants dans les communes affectées ainsi que les capacités et conditions d’accueil des enfants (y compris les cantines scolaires, les latrines et les infrastructures d’apprentissage).

Source : OCHA

Le Challenger

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