La ville marocaine de Marrakech abrite, vendredi et samedi, les travaux de la 4ème édition du « Marrakech Security Forum », un événement placé cette année, à l’initiative de la Fédération africaine des études stratégiques (FAES) et du Centre marocain des études stratégiques (CMES), sous le thème « Vide sécuritaire et extension des zones de fragilités en Afrique du Nord et au Sahel-Sahara ».
Cette rencontre enregistre la participation de quelque 300 hauts responsables civils, militaires, sécuritaires, experts de 80 pays et des organisations internationales. Ces derniers ont plaidé, vendredi à Marrakech, pour une coopération régionale et internationale dans la perspective d’une stratégie cohérente face aux défis sécuritaires dans plusieurs régions d’Afrique et plus particulièrement face à la menace terroriste dans la zone sahélo-saharienne.
Intervenant à l’ouverture de cette édition, les orateurs ont souligné la complexité de la situation dans les zones de « fragilité » en Afrique (Sahel-Sahara, Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest, de l’Est et Centrale) secouées par des crises politico-militaires et qui offrent, par le vide sécuritaire, un terreau fertile à la prolifération de la menace terroriste mutante et transnationale. Les participants ont été tous unanimes à souligner que, la région du Sahel connaît depuis quelques années une recrudescence des activités de trafiquants et contrebandiers en tous genres mais aussi de groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Depuis plusieurs années, les services de renseignements français alertent régulièrement sur les activités de l’Aqmi, qui compte selon eux 500 hommes armés, se déplaçant dans la zone sahélienne entre la Mauritanie, le Mali et le Niger. Et le besoin de renforcer la sécurité et la stabilité dans les régions du Sahara et du Sahel constitue un enjeu majeur pour les années à venir.
Les réseaux terroristes sont attirés par ces régions ayant de larges zones non administrées. Aujourd’hui, tous les pays de par le monde expriment une perception commune des enjeux de sécurité et de protection des populations dans ces régions dans un contexte international marqué par la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Tous mettent l’accent sur la nécessité d’une mobilisation collective contre la menace terroriste.
La rencontre de Marrakech a pour but de débattre de la situation géostratégique dans ces régions à la lumière de l’émergence de nouveaux défis sécuritaires liés, entre autres, au terrorisme, aux trafics de tous genres et à la piraterie. Dans une déclaration à la presse, le président du CMES, Mohamed Benhamou, a souligné que cette rencontre intervient dans un contexte particulier et délicat au niveau du continent avec des menaces multiples comme le terrorisme, le crime organisé, les crises chroniques et l’émergence de nouvelles crises.
La rencontre témoigne de la confiance dont jouit le Maroc auprès des différents intervenants et de sa contribution en tant qu’acteur principal aux efforts pour restaurer la paix et la stabilité dans différentes zones de conflit en Afrique.
Parmi les sujets phares qui sont abordés lors de ce forum international, unique espace de débat, d’analyse et d’échange d’expérience sur la sécurité en Afrique, figurent « Transitions et déséquilibres sécuritaires en Afrique du Nord », « Complexité des crises, multiplicité des acteurs et mutation des menaces transnationales et asymétriques au Sahel et en Afrique de l’Est », « Fragilités et complexités du nouveau contexte sécuritaire ouest-africain » et « Augmentation du niveau des zones de conflictualité en Afrique centrale et en Golfe de Guinée ». Cet événement est également l’occasion de débattre des « Contentieux territoriaux et fragilité sécuritaire », « Vide sécuritaire et nouveaux sanctuaires pour le terrorisme international » et « L’impact de la guerre en Syrie sur l’environnement de sécurité dans la région MENA ».
Source: Agence de presse Xinhua