« Partir en quête du Savoir jusqu’en Chine» disait le Prophète Mohammed (PSL). C’est sans doute ce qui a inspiré M. Abdeslam Ahizoune, lorsqu’il décida que Maroc Telecom partirait en quête de croissance en Afrique subsaharienne. Une aventure commencée en 2001 en Mauritanie, poursuivie entre 2006 et 2009 au Burkina Faso, au Gabon et au Mali, élargie en janvier 2015 à la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, la République centrafricaine, le Niger et l’acquisition d’un autre opérateur gabonais, Moov.
Un business modèle éprouvé
Résultat, lorsque le Président du Directoire de Maroc Telecom présente à la presse nationale les performances 2015 de la société qu’il dirige de main de maître depuis plus de quinze années, ce sont ceux d’une multinationale qui réalise 41 % de son chiffre d’affaires en Afrique subsaharienne qu’il commente devant les journalistes.
Une présentation publique qui, chaque année d’ailleurs, est la première de toutes les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca. Une démarche qui repose sans doute sur le fait que Maroc Telecom est la première capitalisation de la place casablancaise.
Maroc Telecom est donc désormais une société qui réalise ses plus belles performances à l’extérieur du Royaume, mais, malgré la quasi-saturation du marché national, réussit au terme de l’année 2015 à stopper l’érosion de son chiffre d’affaires «indoor».
Ainsi, comme éléments marquants de la «cuvée 2015», on note :
– Un chiffre d’affaires consolidé du Groupe qui progresse de 17 %, à plus de 34 milliards de dirhams, grâce à l’intégration des nouvelles filiales africaines et la stabilisation du chiffre d’affaires au Maroc ;
– Une forte croissance des parcs du Groupe qui atteignent près de 51 millions de clients ;
– Un chiffre d’affaires et l’EBITDA du Groupe, en croissance à base comparable de respectivement 1,6 % et 0,7 %. Ils sont d’ailleurs supérieurs aux objectifs annoncés ;
– Un Cash-flow opérationnel du Groupe qui augmente de 4,6%, malgré des investissements en hausse de 29% et ce, hors fréquences et licences;
– Une croissance rentable soutenue des activités des filiales qui se maintient et bénéficie du succès du plan de relance des nouvelles filiales dont le chiffre d’affaires et l’EBITDA progressent de 12,5 % et 13,5 % au quatrième trimestre ;
-Un essor du Très Haut Débit Mobile et Fixe qui se poursuit au Maroc, soutenu par le lancement réussi de la 4G+ ;
– Un renouvellement des licences en Mauritanie, au Niger et en Côte d’Ivoire.
C’est au vu de ces résultats et acquis que le Directoire de Maroc Telecom annonce une proposition de distribution d’un montant global de 5,6 milliards de dirhams. Cela correspond à 100% du Résultat Net Part du Groupe de l’exercice 2015. Le dividende par action sera donc de 6,36 dirhams, exprimant un rendement de 5,5%.
« Connecting people »…
M. Abdeslam Ahizoune était donc aussi à l’aise que satisfait lors de cette présentation des résultats, Maroc Telecom ayant administré, une fois de plus, la pertinence de son business modèle, puisé dans les «gênes» de l’entreprise et qui a fait ses preuves, d’abord au Maroc, puis en Afrique subsaharienne.
C’est à partir de ce savoir-faire et de cette expérience que le premier opérateur de télécommunications national a réussi l’intégration, à partir du début de 2015, de six nouvelles filiales, lesquelles, faut-il le rappeler, ont été cédées par l’émirati Etisalat, par ailleurs principal actionnaire de Maroc Telecom.
Comme l’a fait remarquer, non sans malice, le Président du Directoire, Etisalat savait qu’il remettait ses filiales en Afrique francophone à un opérateur capable de les redresser et de les placer durablement sur la voie de la rentabilité, ce qui, selon M. Ahizoune, est déjà en bonne voie !
Maroc Telecom s’exporte donc avec bonheur, mais en respectant les ressources humaines locales africaines et en dépit des «contraintes réglementaires et fiscales» qui, un peu partout dans le monde, sont le lot des opérateurs de télécommunications, souvent considérés par les autorités publiques comme des «vaches à lait»…Ou des boucs émissaires, lorsqu’il s’agit, à la requête de l’ARNT, de bloquer les multinationales d’origine américaine qui «font leur beurre» sur la VOIP, au grand dam de notre autorité de régulation des télécommunications, qui aurait souhaité qu’elles se conforment à la législation marocaine et paient tribut pour Skype, Whatsapp et autre Viber. Des applications Internet qui ont fait le bonheur de millions d’usagers marocains.
Si Maroc Telecom, à l’instar de Meditel et Inwi, a du «fermer» ces voies de communications téléphoniques «gratuites», M. Abdeslam Ahizoune a néanmoins évoqué publiquement le désarroi et la frustration des Marocains, jeunes et moins jeunes, qui étaient des usagers enthousiastes de ces systèmes VOIP.
Une coupure qui s’apparente d’ailleurs à un combat d’arrière-garde puisque tous les «bloqués» de la VOIP sont désormais des adeptes assidus des applications VPN facilement téléchargeables sur Internet.
Le Président du Directoire de Maroc Telecom ne s’y trompe d’ailleurs pas, lui qui affirme devant la presse que le « gain » de l’opérateur ne sera que marginal avec cette ukase de l’ANRT.
Cela, parce que M. Abdeslam Ahizoune, comme beaucoup de ceux qui ont vécu sous l’ère de feu Hassan II, connaissent bien l’adage énoncé par le défunt Souverain : «Après l’heure, c’est plus l’heure !».
Voilà pourquoi Maroc Telecom, qui se promet de maintenir ses performances en 2016, s’engage à continuer d’investir massivement pour le développement des infrastructures et des services de télécommunications, au Maroc et dans les pays d’Afrique subsaharienne en prenant en compte la nouvelle révolution technologique qui pointe à l’horizon, celle des «objets connectés».
Un bouleversement majeur de nos habitudes et modes de vie que l’ANRT, sans doute, ne pourra ni prévenir, ni empêcher !!!
Source : autre presse