ier mardi 18 Août 2020, la situation était confuse à Bamako et à Kati. Des coups de feu ont été entendus dans ces deux localités. Finalement la mutinerie a été soldée par un Coup d’Etat. Les désormais anciens Président IBK et Premier ministre, Dr Boubou Cissé ont été arrêtés par les militaires sans bras de fer, ni affrontement.
Le président IBK accompagné de son premier Ministre Dr Boubou Cissé ont été arrêté hier à Sébenicoro, domicile privé du Président. Selon des sources militaires, si plusieurs corps de l’armée étaient restés fidèles aux Institutions, IBK leur a instruit de ne pas intervenir, afin d’éviter tout affrontement. D’ores et déjà, la CEDEAO, les États-Unis, la France et l’Union Européenne s’opposent à toute forme de Coup d’Etat.
Au vu des évènements il semblerait que tout soit parti du limogeage du chef de la Sécurité Présidentielle, Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie, Ibrahim Traoré, le lundi 17 Août 2020 dans la soirée. Nos sources révèlent que pour des questions de connexion entre le Lieutenant-Colonel Traoré et le chef d’état-major adjoint de la Garde Nationale, des éléments d’une unité spéciale s’étaient rendus à Kati hier, mardi 18 Août 2020, pour arrêter ce dernier. Il semble que c’est lors de cette arrestation qu’a débuté la mutinerie dans les deux camps militaires à Kati et à Bamako.
Pendant toute la matinée, un flou a été entretenu quand a ce qui se passait réellement. Aucune réaction n’a été faite du côté du pouvoir ni des mutins pour expliquer ce qui se déroulait réellement. La situation était sous tension. Dans l’après-midi, le désormais ancien Premier ministre, Dr Boubou Cissé a fait un communiqué à travers lequel il disait qu’il n’y a pas de raisons au-dessus de notre cher Mali qui vaille des actes dont l’issue incertaine peut déboucher sur des actes dommageables pour la Nation entière. Il avait noté qu’il n’y a aucun problème dont la solution ne saurait être trouvée dans le dialogue. Malheureusement que les mutins avaient déjà tracé une voie à suivre, c’est-à-dire mettre fin au régime du Président IBK.
Faut-il le rappeler, depuis plusieurs semaines, la tension était vive entre les leaders du Mouvement du 5 Juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) et IBK. Cette contestation a été marquée par plusieurs actions qui ne visaient qu’à mettre la pression sur IBK et son régime afin qu’ils partent. Finalement les militaires ont décidé de prendre leur responsabilité pour mettre fin à ce régime qui s’acheminait vers sa fin.
Si le flou a été entretenu pendant plusieurs heures, c’est dans la soirée que les choses sont allées vite. Les mutins ont pris d’assaut tous les points stratégiques comme : l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM) ; l’Aéroport International Président Modibo Keïta ; le domicile d’IBK où il a été arrêté, ainsi que son Premier ministre, Dr Boubou Cissé.
Jusque tard dans la nuit, aucune annonce n’avait été faite sur la chaine nationale ORTM 1, malgré qu’un message précisant « Situation sociopolitique, une déclaration à suivre dans un instant, merci » circulait en bandeau au bas de la chaine. Selon nos informations la raison de ce blocage résidait dans le refus du président de la république de signer sa démission. Démission sans laquelle une transition « dans les normes » ne pouvait être enclenchée et sans quoi le coup d’Etat serait acté.
LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE EN ALERTE
Dès le début de la mutinerie et tout au long de la journée, la communauté internationale notamment les nations unies, la CEDEAO et la France ont émis leurs strictes réserves quand a ce qui se déroulait dans notre pays. A travers des communiqués, ces derniers ont durci le ton, notamment la CEDEAO qui a exigé
« la libération immédiate du président Ibrahim Boubacar Keïta et de tous les officiels arrêtés. Suspend le Mali de tous les organes de décisions de la CEDEAO avec effet immédiat » et annoncé d’ores et déjà
« la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les pays membres de la CEDEAO et le Mali et invite tous les partenaires à faire de même ».
Ainsi une délégation de haut niveau constituée de chefs d’Etat de le la CEDEAO viendra dans notre pays dans les jours à venir. Une réunion d’urgence sera tenue aujourd’hui mercredi 19 Aout au conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur le sort du Mali. C’est donc un embargo établi par les pays membres de CEDEAO et la communauté internationale qui a été mis en place contre le Mali, chose qui était fortement prévisible.
Selon nos informations, ce coup de force a été dirigé par trois militaires dont le Colonel Malick Diaw, un béret vert, qui s’est adressé aux mutins à Kati. Ce dernier après l’arrestation du Président de la République aurait remercié toutes les unités pour leur collaboration. Le Colonel Diaw aurait demandé aux militaires d’arrêter les tirs de sommation qui devaient être dirigés uniquement contre l’ennemi. Il a aussi demandé aux militaires de sécuriser les personnes et leurs biens, de ne rien détruire et a rassuré que le dénouement de l’affaire était proche.
IBRAHIM BOUBACAR KEITA « PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SORTANT » REND SA DÉMISSION
C’est précisément à 23H 59 minutes, après le générique “flash spécial” que le président Ibrahim Boubacar Keita est apparu sur l’ORTM1. Portant un masque et dans un discours d’un peu plus de 3 minutes il s’est exprimé en ces termes :
« Bismillah Rahman Rahim. Chers compatriotes Maliennes et Maliens, soldats, sous-officiers, officiers, officiers supérieurs, officiers généraux, de l’armée malienne. Pendant sept ans j’ai eu le bonheur et la joie d’essayer de redresser ce pays du mieux de mes efforts. Car dès l’abord, dès ma première mission de chef de gouvernement de ce pays ; Je me suis convaincu des convaincu des efforts fabuleux qu’il fallait mettre en œuvre pour redonner corps et vie à l’armée malienne. D’où cette idée de loi de programmation et d’orientation militaire ». Puis d’ajouter
« Je pense qu’à chaque moment sa vérité. Si aujourd’hui après des semaines de turbulences, des manifestations diverses ponctuées hélas par des victimes, devant lesquelles je m’incline, que je n’ai jamais souhaité, chacun dans ce pays le sait pourquoi j’avais toujours mis en garde.» avant de préciser
« Si aujourd’hui il a plu à certains éléments de nos forces armées de conclure que cela devait se terminer par leur intervention, ai-je réellement le choix de m’y soumettre ? Car je ne souhaite qu’aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires. C’est Pourquoi je voudrais à ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien, de son accompagnement tout au long de ces nombreuses années, de la chaleur, de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions. Toutes mes fonctions, à partir de ce moment. Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’assemblée nationale, et celle du gouvernement. Qu’Allah aide et bénisse le Mali. Je n’éprouve aucune haine vis-à-vis de personne. Mon amour pour mon pays ne me le permet pas. Que Dieu nous sauve. Merci. »
Tougouna A. TRAORE
NOUVEL HORIZON