Sachant pertinemment que ni les mensonges, la ruse, encore moins la répression sauvage ne résistent à l’usure, l’opposition républicaine a opté pour cette méthode contre le gouvernement pour arracher ses libertés confisquées. Dure et frontale, potentiellement longue et dévastatrice, mais totalement assumée à ce stade par les principaux responsables de l’opposition, la guerre d’usure s’avère aujourd’hui plus que nécessaire pour tous les démocrates soucieux de protéger les acquis du 26 mars. « Nous sommes prêts à tenir aussi longtemps que nécessaire » a souligné Housseini Amion GUINDO, président de la codem et non moins membre de la COFOP.
S’il faut s’en tenir à cette célèbre affirmation du Dalaï Lama qui dit que : «La paix n’a de signification que là où les droits de l’homme sont respectés, là où les gens sont nourris, et là où les individus et les nations sont libres», l’on est tenté de dire que le Mali est loin du compte. Déjà en proie à une insécurité politique et économique, les dérives autocratiques du Premier Ministre à travers la restriction des libertés fondamentales, plongent le pays dans l’incertitude totale. Oubliant que l’embrasement du pays ne tient qu’à un fil, sa méthode répressive soutenue par la communauté internationale jette de plus en plus de l’huile sur le feu. Se substituant à la constitution, le PM « trop pouvoir » va de violation en violation.
La prorogation du mandat des députés et l’interdiction des manifestations à Bamako sont autant de faits qui violent délibérément notre constitution dans le seul but d’imposer les reformes constitutionnelles consacrant la partition de notre pays. Pour coller à l’esprit de cette phrase de Bob Marley : «Lève-toi, debout, défends tes droits ! Lève-toi, debout, n’abandonne pas le combat », l’opposition a décidé de s’inscrire dans la seule logique d’escalade qu’offre le gouvernement. Il s’agira pour la COFOP, le FSD et l’adema association, d’amoindrir les forces répressives de Boubèye par l’usure. Comme disait Nelson Mandela, «Priver les gens de leurs droits fondamentaux revient à contester leur humanité même.» Le peuple malien va-t-il abandonner sa souveraineté par crainte des gaz lacrymogènes, les coups de cross des soldats de Boubèye et les intimidations ? La réponse à cette question vitale pour l’avenir du Mali se trouve demain dans la rue.
Elle n’est ni dans les mains de Soumaila Cissé, ni de Housseini Amion GUINDO, encore moins celles de Mme Sy Kadiatou Sow, mais de tout un chacun. C’est pourquoi, il est impératif de sortir massivement demain pour prouver au gouvernement qu’il se trompe lourdement de combat. Pendant que des centaines de nos compatriotes meurent dans l’indifférence au nord et au centre, IBK ne se préoccupe que de la consolidation de son pouvoir à Bamako. C’est ce cynisme que le peuple doit combattre avec la dernière énergie.
Lamine Diallo
Source: figaromali