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Marché du poisson : Les temps sont durs pour les vendeurs

Le marché des poissons au Mali a pris un coup dur depuis le début des crises sociale, économique et sanitaire qui secouent le pays. Cette morosité du marché est due en grande partie à la crise sanitaire qui affecte directement le panier de la ménagère. La montée des eaux de nos fleuves (Niger et Sénégal), due à la saison des pluies, ne semble rien arranger à la situation, car les poisons locaux se font désirer. Comme conséquence, les poissons importés des pays voisins comme le Sénégal, la Mauritanie et la Côte d’Ivoire ont la côte sur nos marchés. Leurs prix restent stables (600 à 900 Fcfa le kilo).

 

En dépit de cette disponibilité en quantité suffisante, les clients ne semblent pas se bousculer devant les étals, magasins et boutiques de vente en gros et de détail comme le confirment de nombreux vendeurs et revendeurs de poissons. Rencontrés dans différents marchés de la capitale, ils s’accordent tous à dire que cette mévente est liée à la situation économique difficile que traverse le pays.

Le marché de Médina-coura, communément appelé «Sougouni coura», est l’un des plus fréquentés par les Bamakois. Ils viennent généralement s’approvisionner en légumes, fruits et surtout en poissons frais. Ces produits proviennent de l’intérieur du pays. Ils sont aussi importés des pays voisins comme le Sénégal, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Maroc et la Chine.

Korotoumou Dienta est grossiste dans ce marché. Assise devant un conteneur rempli de poissons prêts pour la vente, la quadragénaire se plaint de la rareté des clients. Le marché des poissons n’est plus florissant depuis l’avènement de la Covid-19, argumente la commerçante. Pour qui, cette pandémie a freiné l’activité des vendeurs de poissons, mettant plusieurs d’entre eux en chômage technique.

Les poissons pêchés dans nos fleuves sont de plus en plus rares sur le marché à cause de l’hivernage. Car, en cette période, explique la vendeuse Korotoumou, «nous assistons à la montée du niveau d’eau dans le fleuve grâce aux eaux de pluies». « Par contre, dit-elle, les poissons importés dominent le marché et les prix n’ont pas flambé cette année ».

« Toutefois, les clients se plaignent de la conjoncture économique actuelle du pays », déplore Korotoumou Dienta. D’où la mévente. «Les revendeurs détaillants de poissons, qui viennent s’approvisionner auprès de nous, n’arrivent plus à écouler rapidement leur marchandise. Souvent, nous conservons les poissons dans les frigos pendant longtemps et cela est une énorme perte», explique Korotoumou.

En ce qui concerne la faible affluence de la clientèle, la crise sanitaire a plombé les affaires, selon notre interlocutrice. « Le panier de la ménagère pèse de moins en moins lourd », ajoute-t-elle, tout en précisant que la bourse des ménages s’est effondrée. «Les autorités doivent penser à nous soutenir financièrement pour pouvoir relancer nos activités et sortir de cette impasse », plaide Korotoumou.

En la matière, les statistiques suffisent pour constater la baisse drastique des recettes quotidiennes des vendeurs de poissons. «Je vends les poissons du fleuve et ceux de la mer. Autrefois, ma recette était entre 75.000 à 100.000 Fcfa par jour. Aujourd’hui, je ne dépasse pas 22.000 Fcfa par jour. Parfois, je ne gagne absolument rien», regrette Korotoumou Dienta.

LONGUE CONSERVATION – Le marché du poisson est également menacé par l’insécurité permanente dans le pays, fait savoir la vendeuse. Elle se rappelle, à cet effet, de l’attaque d’un camion-remorque chargé de poissons, en provenance de Gao.

Les poissons pêchés localement viennent notamment des régions du Nord et du Centre du Mali, en direction de la capitale pour y être écoulés à des prix exorbitants. « Des assaillants se sont emparés du véhicule et de son contenu. Ils restent encore introuvables », explique Korotoumou.

Au marché aux poissons «Les Halles de Bamako» à Faladié en Commune VI du District de Bamako, Rokia Dao est marchande de poissons de mer. Elle confirme que le prix du poisson n’a pas augmenté, mais que le marché est morose. «Nos clients qui venaient acheter des poissons en gros, se plaignent actuellement de la pauvreté. Beaucoup d’entre eux confient être en chômage technique à cause de la crise sanitaire. Nous sommes obligés de conserver les poissons dans les congélateurs pendant plus de dix jours», détaille Rokia Dao, comme pour dire que les conséquences auraient pu être catastrophiques sans cette possibilité.

Le marché aux poissons « était florissant avant l’apparition, en mars dernier, de la maladie à coronavirus dans notre pays », se rappelle Rokia. A l’en croire, la fermeture des frontières, imposée à cet effet par les états de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), suite au changement de régime, a entraîné une hausse du prix à l’importation des poissons. Les prix appliqués aux consommateurs varient entre 600 à 900 Fcfa le kilo pour les poissons de mer importés et 1.300 à 1.400 Fcfa pour les poissons d’eau douce.

Rencontrée au marché de Kalaban coura, en Commune V, la ménagère Fatoumata Keïta informe que le prix du kilo du poisson importé a connu une légère hausse de 100 Fcfa en cette période de l’année. « Elle aime préparer les plats avec le poisson qui, argumente-t-elle, donne une saveur particulière à la sauce, surtout les poissons importés du Sénégal ».

MS/MD

(AMAP)

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