L’opposition était une fois de plus dans la rue ce samedi dans la matinée pour marcher contre la réélection du président sortant Ibrahim Boubacar Keita à la magistrature suprême. Selon ses responsables, celui-ci n’a pas été démocratiquement élu à l’élection présidentielle du mois d’août dernier et qu’il est un président de fait. De leurs griefs, s’ajoute la dénonciation de l’arrestation injuste, disent-ils, de Bourama Diarra, élu conseiller du parti du chef de file de l’opposition URD à Sangarebougou depuis le 4 septembre, jour de l’investiture du président IBK. Cette marche s’est terminée par un meeting populaire devant la Bourse du Travail en présence des Collectifs des candidats à la présidentielle et le porte-parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath.
Marcher est devenu un exercice hebdomadaire à Bamako de la part de l’opposition. Après de nombreuses sorties pour entre autres, contester le résultat de l’élection du président de la République du mois d’août donnant vainqueur SEM Ibrahim Boubacar Keita, demander la libération de Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri’’, l’opposition, ses dirigeants et leurs adeptes ont encore occupés les artères principales de la capitale malienne pour exiger cette fois-ci la libération de Bourama Diarra, élu conseiller municipal de l’URD à Sangarébougou, détenu au commissariat du 4e arrondissement depuis le 4 septembre dernier.
De la devanture de la Chambre de Commerce, en passant par le monument de l’indépendance et jusqu’à la Bourse du Travail, les marcheurs prononçaient comme slogans ‘’ Soumaïla, président du Mali’’, ‘’IBK dégage’’ et ‘’Manassa, voleuse’’.
Selon Mamadou Cissé, militant résidant à Paris, le président IBK n’est pas démocratiquement élu parce que tout prouve à croire que c’est un président qui a été nommé par la Cour constitutionnelle et qu’il est un président de fait qui a un gouvernement de fait. « Le suffrage universel est au-dessus de la Constitution et le suffrage universel qui s’est exprimé prouve que le président actuel n’a pas été élu démocratiquement », a-t-il lancé.
Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri, en liberté conditionnelle étaient présents à cette marche.
Mamadou Ali Bathily, candidat malheureux au sortir de l’élection présidentielle dénonçait que cette présidentielle était un orchestre électoral. Pour lui, Manassa a violé la loi lors de cette élection et qu’il ne reconnait point IBK comme le président de la République.
Quant au porte-parole du CDR, Ras Bath, il dira que le Mali a servi d’école pour l’ensemble de la sous région grâce à leur combat mené, car en Guinée, les membres de la Cour constitutionnelle ont porté plainte contre le président de la Cour constitutionnelle devant la Cour suprême et celle-ci s’est déclarée compétente pour statuer là-dessus. Selon lui, c’était pour affirmer qu’aucun juge de la Cour constitutionnelle n’est au-dessus de la loi et que le président de la Cour suprême Tapily est dans le collimateur.
Toujours lors de cette marche, Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition a fait savoir que le chérif de Nioro Bouyé Haïdara a manifesté que IBK n’était pas son président lors d’une visite rendue à celui-ci ce vendredi. Il a indiqué que leur collaboration avec Ras Bath est toujours d’actualité, c’est seulement leur accord de soutien pour l’élection présidentielle qui a pris fin. Soumaïla Cissé annonça qu’ils feront tout pour mettre le Mali sur du bon rail. Et que leur élu conseiller à Sangarébougou Bourama Diarra est en prison seulement parce qu’il avait une boite de ‘’mentholatum’’ en poche, qu’il s’agit d’une détention arbitraire. C’est pourquoi ils disent non à cela. « Nous luttons pour que la liberté démocratique soit une réalité dans ce pays, nous luttons pour que le vote soit respecté dans ce pays et nous luttons pour que le Mali aille de l’avant », a-t-il conclu pour se donner rendez-vous le vendredi 21 Septembre 2018 histoire de marcher jusqu’à Koulouba.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le sursaut