La commission ad-hoc chargée d’enquêter sur la tragique visite de Moussa Mara à Kidal en 2014, a requis l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre l’ancien premier ministre et le général Mahamane Touré, chef d’état major des armées à l’époque des faits.
La commission chargée de situer les responsabilités dans les tragiques évènements de Kidal qui avaient conduit à la mort de 50 militaires et à l’exécution sommaire de 6 administrateurs civils a rendu ses premières conclusions lors d’une séance plénière tenue mardi dernier. À la lecture des 68 pages que compose le rapport, il ressort que plusieurs personnes, hiérarchie militaire et diplomates ont prévenu Mara de la dangerosité de la visite et tenter de l’en dissuader. Selon le document, la MINUSMA a aussi informé le chef du gouvernement de la tenue d’un congrès du MNLA et du HCUA le jour même de sa visite. Malgré toutes les mises en garde, Mara a décidé de se rendre dans la zone. Déjà indexé à l’époque comme étant responsable, il s’en défendait
« Comment puis-je être responsable ? Je suis Premier ministre légitime de la République du Mali, comment puis-je être considéré comme responsable ? Il faut être sérieux et voir la situation en face. Je suis venu tranquillement, j’ai discuté et pendant que je discute, on attaque l’endroit où je me trouve. Et après on veut me traiter de responsable. Il faut qu’on soit sérieux. » Deux ans plus tard, le discours a pris une nouvelle tonalité. Le candidat déclaré à la mairie du District de Bamako se dit serein et à la disposition de la justice. « Il faut laisser le processus continuer tranquillement et que l’Assemblée prenne des décisions qui lui semblent appropriées et ensuite que le processus continue éventuellement sur le plan judiciaire. Tout ce qui se passe est tout à fait conforme à la démocratie et à nos textes. Donc laissons les choses évoluer » précise t-il. Avant d’ajouter « Nous qui sommes les responsables publics, si nous ne sommes pas prêts à faire face à la justice, je pense qu’on ne rendrait pas service à notre démocratie et à notre pays ».
Pour qu’une action en justice soit intentée à l’égard de Mara, l’Assemblée Nationale devra rédiger une résolution de mise en accusation, qui sera ensuite débattue lors d’une séance plénière. Si elle est adoptée, le dossier d’instruction sera ensuite remis à la Haute Cour de Justice.
Source: journaldumali