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Me Mountaga Tall: ‘‘On ne se taira pas’’

La désillusion doit être très amère pour celui qui est « sans être le plus âgé, le plus ancien Chef de parti du Mali et un des plus anciens au monde » pour avoir passé 34 ans à la tête du Congrès national d’initiative démocratique, CNID-Faso Yiriwa Ton.

 

En presqu’un demi-siècle d’engagement politique, Me Mountaga Tall a vu beaucoup d’eau coulé dans le lit du Djoliba. Aussi, c’est en ‘‘Républicain et légaliste’’ qu’il observe la mesure liberticide et antirépublicaine de suspendre les activités des partis politiques. Toutes choses qui reviendraient à les couvrir d’une chappe de plomb, ‘’ka bara don u dala’’.

Comment servir le Mali, être débout sur les remparts en cette phase si délicate de l’histoire de notre nation, si on n’a plus légalement aucune possibilité d’action et de discours en tant qu’homme politique ?
Pour Me Tall, foin de fatalité. ‘’Don bee ni a dugu diyè kan do’’. Si l’énormité de la mesure révolte, la situation particulière du pays doit faire converger l’ensemble des fils du pays à trouver les mécanismes du dialogue (Fo ka ben) pour restaurer l’apaisement des cœurs et des esprits. La vie d’une nation n’est pas une journée ni une parenthèse constitutionnelle. Au lieu d’abdiquer, de baisser les bras, Me Mountaga Tall appelle les Maliens de garder leur sang-froid et leur sérénité, de bannir les voies et les voix de la violence et de la division, pour construire le Mali ensemble. Parce que convaincu, dit-il que ‘‘personne ne peut enlever aux Maliennes et aux Maliens l’amour de leur pays. Personne ne peut les empêcher de s’exprimer sur la vie de la nation ou les empêcher à se battre pour leur pays’’.
Pour le temps qu’il faudra, le doyen des chefs de partis sans être le plus âgé de la classe politique prêche le dialogue, et patience. Il faut, dit-il accepter de mettre de côté le boubou politique, pour l’instant sans le déchirer. Car la politique prendra, qu’on le veuille ou non, droit de cité. Car ‘‘nul ne peut nous empêcher de participer à la construction du pays’’.
Voici la transition de l’appel prononcé en bambara par Me Mountaga Tall, président du CNID-FYT, doyen des chefs de partis.

Permettez-moi à l’entame de mon adresse de présenter, comme il est dans la coutume dans notre pays, mes salutations fraternelles à toutes les Maliennes et à tous les Maliens, à Bamako, à l’intérieur du pays et à ceux qui vivent en dehors du Mali.
Chers compatriotes, à chaque jour, sa vérité, ses nouvelles. La nouvelle du jour c’est que le parti RDA de Mamadou KONATÉ et de Modibo KEITA, un parti qui a été un instrument déterminant dans l’avènement de l’indépendance de notre pays, le Mali, en changeant le nom Soudan français colonial pour choisir le Mali, est aujourd’hui interdit de mener des activités politiques, de parler politique au Mali.
La nouvelle du jour c’est que le PSP de Fily Dabo SISSOKO ne parlera plus de politique au Mali et ne mènera plus d’activités politiques. Il en sera de même pour le CNID Faso Yiriwa Ton qui est sorti en 1990 avec d’autres regroupements pour l’avènement de la démocratie dans notre pays, démocratie dont beaucoup bénéficient aujourd’hui les avantages et en mêmes temps dénigrent cette même démocratie. Le CNID comme d’autres partis du Mouvement démocratique ne devrait plus parler de politique au Mali ; jusqu’à nouvel ordre. Ainsi en ont décidé les autorités.
Mais comme je l’ai dit, dans la vie d’une nation les jours sont nombreux. Prenant l’exemple sur ma modeste personne, moi Mountaga TALL qui vous parle, j’ai commencé la politique il y a 49 ans cette année. Au début j’étais étudiant, après mes études, je suis revenu au Mali mais il y était interdit de créer un parti politique et de faire la politique. Nous avions pris note. Mais cela n’a pas ébranlé notre engagement pour le Mali, au contraire. Cette interdiction nous a galvanisé davantage pour la cause du Mali.
Aujourd’hui, cette décision est revenue. La seule chose que nous pouvons demandee aux Maliens est que chacun garde son sang-froid et sa sérénité. Que personne n’emprunte la voie de la violence et de la division.
Mais il est de notre devoir de leader et de doyen de préciser que personne ne peut enlever aux Maliennes et aux Maliens l’amour de leur pays. Personne ne peut les empêcher de s’exprimer sur la vie de la nation ou les empêcher à se battre pour leur pays.
Le peuple résilient du Mali peut et doit pouvoir avoir gain de cause sans passer par la violence et la déchirure. Il faut que nous nous écoutions. Il faut que nous acceptions de mettre de côté le boubou politique, pour l’instant. Je n’ai pas dit de le déchirer, mais de le laisser aujourd’hui.
Nul ne peut nous empêcher de participer à la construction du pays. Donc redoublons d’efforts dans ce chantier. Seule la mort peut nous mettre à l’écart de la construction du pays.
Soyons solidaire en se donnant la main pour construire le Mali ensemble.

Par Modibo Koné

Source : Info Matin
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