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Maouloud Ben Kattra : le ministre de la honte

Ce syndicaliste chevronné reconverti, en un laps de temps, en fin politicien au service de la mafia présidentielle, est un des éléments clés d’une politique mensongère minutieusement ficelée par le régime en place.

Cet enseignant manipulable à souhait, est, en même temps, celui qui, lors de sa récente tournée de sensibilisation dans les différentes communes de Bamako, avait été copieusement hué par des jeunes en colère qui, ouvertement, lui reprochaient de mentir sur des chiffres qui n’ont jamais été vérifiés.
En outre, le ministre Maouloud Ben Kattra, qui est actuellement au cœur d’un scandale pornographique et qui continue, becs et ongles, à se maintenir au gouvernement malgré de nombreux appels à la démission en vue de sauver le peu d’honneur qui reste au régime, aura été l’une des pires illustrations politiques et institutionnelles de tout le quinquennat d’Ibrahim Boubacar Kéita.
Son rôle central dans la mise en place d’un système de saupoudrage savamment conçu autour des 200 000 emplois promis par IBK, lui aura valu toute l’antipathie des Maliens, en particulier, la population désœuvrée qui peine toujours à confirmer les prétendus emplois créés par le pouvoir et lesquels chiffres n’ayant cessé de faire l’objet d’une véritable cacophonie arithmétique au sein du gouvernement.

L’incapacité aigue d’un régime foncièrement mal préparé aux exigences
Pour ce qui concerne la prétendue offre des 200 000 emplois largement diffusée par les médias propagandistes du pouvoir sur fond de désordre et saupoudrage, les tenants du régime se sont littéralement servis d’une des plus grotesques farces jamais initiée par un gouvernement de ce pays.
Des institutions comme le ministère de l’Emploi et la Formation professionnelle, le ministère du Travail et la Fonction publique, la direction générale de l’ANPE, la direction générale du Fafpa etc., ont été pleinement mises à contribution pour exécuter une politique irrévérencieuse qui ne soit autre que le reflet de l’incapacité désespérée d’un régime foncièrement mal préparé aux exigences de l’heure, car ne possédant aucune feuille de route répondant aux attentes légitimes des Maliens.
Ainsi, dans presque toutes les régions administratives du Mali, des responsables des directions des institutions ci-dessus mentionnées ont officieusement procédé à une vaste opération sélective de plusieurs centres de métiers pour ensuite octroyer aux chefs de ces centres répertoriés, une somme forfaitaire de 200 000 F CFA chacun en demandant à ceux-ci d’offrir, à leur tour, une formation professionnelle de trois mois à, au moins, quatre jeunes dont l’identité sera soigneusement enregistrée par les services en charge d’une telle mascarade pour ensuite intégrer le nombre dans la comptabilité générale des emplois offerts ou créés.

Des jeunes chômeurs utilisés comme objet de propagande gouvernementale
La quasi-totalité des jeunes ayant reçu ces soi-disant formations professionnelles, étaient déjà en apprentissage dans lesdits centres de métiers (soudure, menuiserie, mécanique générale, teinture, couture, agriculture, etc.) avant d’être sélectionnés par des agents de l’Etat affectés à ces travaux de bricolage. A la fin de chacune desdites formations, ces mêmes agents revenaient avec des kits complets (outils de travail) qu’ils remettaient aux « récipiendaires » en guise de « remerciements » ou « encouragements ».
Mais en réalité, aucun emploi digne de ce nom, n’a été offert à aucun de ces jeunes desquels, l’on s’est plutôt politiquement servi juste pour une formalité référentielle des chiffres avancés. Par contre, dans le cadre de l’application d’une politique combien honteuse du pouvoir, le district de Bamako a été écarté à dessin pour des raisons que tout le monde sait. Mais le gouvernement ne s’est pas arrêté à ces seules formes de magouilles.
Depuis l’an I du mandat d’IBK à nos jours, tous les contrats de travail enregistrés par l’Inspection du travail, tant au niveau régional que central, ont été subtilement ajoutés à des statistiques joliment peintes par le ministère. Même les contrats professionnels de seulement deux mois, y ont également été comptabilisés. De grandes entreprises du secteur privé, pourvoyeuses d’emplois, ont été aussi approchées à cet effet. Celles-ci ont été sommées de fournir au ministère de l’Emploi, la liste de tous les contrats d’emplois signés depuis 2013 à nos jours.

LA SIRENE

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