Les associations et représentant de partis politiques ont répondu à l’appel de la plateforme « Yerewolo Debout sur les Remparts », vendredi dernier, à la Place de l’Indépendance. C’était pour manifester contre la présence des troupes étrangères, notamment, françaises, sur le sol malien. Sur les pancartes, on, pouvait lire : « France dehors, Barkhane dégage, Non à la MINUSMA, Vive l’armée malienne, etc. » La plateforme a aussi clamé son soutien à l’armée malienne.
En fait, la marche prévue s’est transformée en meeting. La mobilisation des forces de l’ordre était importante. Ce qui a fait dire à une militante de la plateforme : « ils s’attendaient à ce qu’on vienne pour casser, ils se sont trompés. C’et pourquoi, ils n’ont pas réagi ». En fait, la police a bloqué l’arrivée de jeunes étudiants qui avaient des banderoles avec des têtes de morts sous le drapeau français. Un manifestant a brûlé un drapeau français. La presse internationale n’était pas tellement visible lors de ce meeting. Pourtant, des journalistes français étaient présents. Des manifestants ont affirmé que leur mouvement n’est pas contre les Français, mais plutôt contre la politique française. Comme d’habitude, le président du parti SADI, Oumar Mariko a fustigé l’impérialisme et le néocolonialisme. Il a jouté : « la France est un Etat génocidaire, un Etat barbare, un Etat terroriste. » Il a demandé le départ des troupes françaises. Le président du parti SADI a tenu à répondre aux propos du président IBK, en déclarant que ce sont ceux qui sont présents au meeting qui sont les vrais patriotes. Pour Adama Ben Diarra, dit le Cerveau, c’est le peuple de Modibo Kéita qui a répondu à leur appel. On ne leur a pas donné de l’argent, ils sont venus par patriotisme, a-t-il ajouté. Il a souligné qu’ils vont continuer leur lutte. Pour lui, si les troupes françaises plient bagage, IBK doit les suivre. Pour la plateforme « Yerewolo Debout sur les Remparts », la force Barkhane est une force d’occupation qui n’a pas obtenu des résultats probants. Le Groupe des patriotes du Mali (GPM), qui s’était signalé avec une pétition pour l’intervention de la Russie, déployait une banderole avec l’effigie du président russe, Vladimir Poutine. L’armée malienne était exaltée
Il faut signaler que la manifestation a lieu, alors que les présidents des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) étaient attendus en France, à Pau, lundi dernier, pour « éclaircir leur position » vis-à-vis de l’opération Barkhane. Raison pour laquelle des observateurs parlent de manipulation. Selon RFI, qui se réfère au journal Le Monde, c’est ce qu’affirme Mamadou Sinsy Coulibaly, patron du Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Connu dans le pays pour son engagement contre la corruption et son franc-parler, il affirme qu’une petite frange de la société malienne opposée à la présence française est « manipulée par ceux qui ont échoué à résoudre la crise dans le monde politique, et qui souhaitent maintenant remettre sur d’autres la faute. De l’argent est viré à des leaders d’opinion pour l’organisation de marches et la galvanisation du sentiment anti-français ».
B.D
Canard dechaine