À l’appel de l’Imam Mahmoud Dicko, président du HCI du Mali, des milliers de manifestants ont battu le pavé hier à Bamako. Cette marche se voulait « pacifique » pour dénoncer la mauvaise gouvernance, la crise scolaire, l’insécurité au nord et au centre. Mais le mouvement a aussi enregistré des actes de vandalisme et de destruction de biens publics par endroits. Des pneus ont été brûlés sur certaines voies publiques et des feux de signalisation saccagés.
Cette marche, qui a regroupé autour de l’Imam Mahmoud Dicko des milliers de manifestants, avait pour objectif d’attirer l’attention du président de la République et de son gouvernement sur leurs responsabilités vis-à-vis du peuple.
Après la marche qui se voulait pacifique, certains manifestants s’en sont pris à des panneaux publicitaires. Par endroits, des accrochages ont eu lieu avec des agents des forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Du quartier du Fleuve à Darsalam et Médina Coura au centre de Bamako en passant par le centre commercial communément appelé « Railda » jusqu’au niveau du Musée national sur la route de Koulouba, des manifestants et des éléments des forces de l’Ordre ont croisé le fer. Des jets de pierres, des pneus brûlés et des gaz lacrymogènes ont dispersé la foule.
Toute la journée d’hier (05/04/2019), le commerce était au ralenti, des boutiques et autres magasins ont fermé. Si on ne déplore pas de perte en vie humaine ni de blessés graves, le dégât matériel est considérable. Les abris des policiers sur certaines rues et des feux de signalisation n’ont pas été épargnés non plus.
Certains analystes pensent que la manifestation d’hier va au-delà d’une idée religieuse. Ils estiment qu’elle s’inscrit dans une « dynamique nationale » qui traduit la volonté du peuple au changement dans la gouvernance du pays. Selon Pr Clément Dembélé, politologue à l’Université de Bamako, les autorités ne doivent pas rester « insensibles » à l’appel du peuple.
Studio Tamani