Lors d’un entretien radiophonique accordé à une station privée, l’ex-Ministre, Mamadou Igor Diarra, n’a pas manqué de mots pour narrer quelques épisodes de son calvaire institutionnel, en particulier, son passage à la tête du département de l’Economie et des Finances. Situation due à une mafia silencieuse et mortifère qui ne cesse de prospérer au sein d’un régime aussi bien budgétivore que frauduleux.
En effet, aux dires de l’ex Ministre de l’Economie et des Finances, un plan de réduction des dépenses de l’Etat, avait été dûment élaboré par son département. Ce qui, malheureusement, lui vaudra son éviction dudit poste ministériel quelques mois plus tard. Selon Mamadou Igor Diarra, un tel exercice de restriction aurait, à coup sûr, un impact salvateur sur les finances publiques et permettrait une amélioration perceptible des conditions de vie des maliens.
Mais pour cela, des mafiosos du régime, ces ‘’crocodiles affamés’’ aux dents longues, ceux-là qui étaient viscéralement contre la décision, ont tout tenté pour l’abattre en cherchant notamment à lui ‘’lancer des mauvais sorts’’ afin de pouvoir faire échec à son plan de lutte contre la gabegie de l’Etat. Et depuis, le Trésor Public n’a cessé de saigner au péril du bien-être collectif. Pourtant, l’ex-ministre de l’Energie et des Mines, avait estimé qu’on pouvait réduire jusqu’à 50%, le train de vie de l’Etat, et réaliser, en même temps, une augmentation conséquente sur le salaire des travailleurs sans que cela ne produise la moindre nuisance sur le fonctionnement de l’Etat.
Pour information, comment se persuader de la compétence ou la bonne vision d’un régime qui, en l’espace de 4 ans, a déjà épuisé toutes ses cartouches en étant à sa 5è Primature, 7è Gouvernement avec plus de 200 ministres nommés et dont l’ensemble des fonds détournés, s’estime à plus de 2000 milliards de nos francs volés des caisses de l’Etat ? Comment les maliens peuvent-ils véritablement ne pas s’exaspérer de la prodigalité d’un Chef d’Etat dont le budget de souveraineté (17 milliards), le salaire mensuel (150 millions) et les frais d’entretien trimestriel de l’appareil présidentiel (700 millions) les laissent dans un état d’hébétude sans précédent et qui leur avait pourtant juré d’entrer en guerre contre toutes formes de dilapidation de deniers publics et de ‘’partage de gâteau’’ ?
Comment demander à de pauvres populations de faire des sacrifices lorsque la politique du premier magistrat de l’Etat, ne consiste qu’à se garantir un accès illimité aux ressources de l’Etat ? Comment ne pas jeter le discrédit sur un régime ou douter de l’honnêteté politique et morale de ses tenants quand on en déduit qu’aucune des améliorations sociales apportées aux conditions des travailleurs, n’a été obtenue que sur fond de grognes sociales, grèves à répétions et de débats guerriers entre représentants syndicaux et responsables de l’Etat tandis que ceux-ci ont vu leur statut financier vertigineusement grimper depuis l’accession d’IBK à Koulouba où les frais de mission d’un Ministre sont désormais passés de 20.000 à 200.000 F CFA par jour ?
C’est en cela que l’on puisse mieux comprenne pourquoi Mamadou Igor Diarra avait été brutalement éjecté de ses fonctions ministérielles malgré pourtant d’excellents records réalisés au niveau des finances publiques, notamment, en termes de recettes fiscales et de croissance chiffrée sans omettre les 200 milliards de dettes épongées.
Dilika Touré
Source: La Sirène