20 janvier 1961 –20 janvier 2020, le Mali vient de célébré le 59e anniversaire de son armée. Une date qui marque le départ du dernier soldat français à la demande du père de l’indépendance, Modibo Keita. L’armée du Mali a l’époque qui était une force avec beaucoup de compétence en son sein comme le témoignent certains observateurs. Selon eux, cette armée qui a fait de nombreuses victoires dans le temps a aujourd’hui besoin de plus de motivation et d’équipement pour rendre à bien sa mission de protecteur. Pour plus de détails sur la question, votre journal quotidien s’est rapproché du sociologue Mahamadou Diouara directeur du cabinet GAAYA.
Le combat : M. Diourra quelle différence vous faites de l’armée malienne des années 60 et de celle de maintenant?
Mahamadou Diouara :l’armée malienne a été construite après la démobilisation de l’armée coloniale. Après de coup d’État militaire de 1968, c’était un régime militaire qui était au sommet. C’était un régime militaire dirigé par le Général Moussa Traoré qui a mis la priorité des priorités sur les mesures de sécurité et de défense. En ce moment, l’État était fort, les institutions de la République étaient sécurisées, l’intégrité du territoire était garantie, les personnalités représentants l’État étaient protégées. Le Mali à l’époque était confortable. En 1990 le Mali à lui seul avait une puissance de feu comparable à celle de 4 États de la sous-région.
Le combat : qu’est-ce qui peut expliquer alors cette faille au sein de l’armée malienne, qui a du mal aujourd’hui à assurer la sécurité du pays, elle seule ?
M.D :À partir de 1991 légitimement le peuple aspirant à une démocratie, les gens se sont dit que l’armée après 23 ans de dictature avait pris des réflexes et des habitudes contraires à la démocratie et qu’il faillait réduire son orgueil. Je pense que c’était trop vu et très inopportun, donc finalement au lieu de reformer l’armée en termes de concept et en termes de méthode pour humaniser la sécurité, on a simplement possédé à une émasculation de dispositif sécuritaire et du système de la défense. Cela a été fait par multiples mesures qui à l’origine étaient de bonne foi, mais qui se sont révélées être négatives. Ainsi le 20 janvier 1961 on était fier de demander au dernier soldat français de partir et malheureusement en 2012 on a été obligé de rappeler ce même soldat français pour venir nous aider. Pour vous dire à quel point les décisions politiques ont été pour beaucoup dans la situation désastreuse que nous vivons. En plus l’armée malienne est démoralisée parce que les actes héroïques des soldats ne sont pas dans les débats publics. Il est important qu’on sache que la constitution d’une armée c’est le moral, le système de commandement ensuite la capacité offensive.
Le combat : quelles sont les dispositions à prendre pour une sortie de crise ?
M.D : L’armée malienne a besoin d’être encadrée psychologiquement. L’histoire a une importance dans la construction des consciences. L’histoire de l’armée malienne est l’une des plus belles histoires militaires de l’Afrique postcoloniale. Les baves qui se sont sacrifiés et qui étaient véritablement des héros qu’on puisse leur rendre leur mérite au niveau national pour donner goût aux autres de faire pareil.
Propos recueillis par A. Haidara
LE COMBAT