Depuis plus deux semaines, nos compatriotes, candidats à la migration, souffrent le martyr en Algérie.
Au moment où nous mettions sous presse, des Maliens étaient retenus dans un camp de réfugiés et maintenus dans des conteneurs à 50 degrés sous l’ombre. Aucun Représentant du Gouvernement malien n’a rendu visite à ces citoyens maliens molestés, victimes de « traitements réservés uniquement à des chiens». Tout se passe sous le silence lâche, complice et indigne de la part non seulement de l’État malien et de l’ensemble de la classe politique nationale, mais aussi surtout des organisations des droits de l’homme et de la Communauté internationale. En tout cas, seul le CSDM multiplie les sorties médiatiques pour dénoncer la catastrophe.
Face à la maltraitance dont sont victimes les Africains du Sud du Sahara et, particulièrement, les Maliens de la part des autorités algériennes, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) a encore exprimé sa vive préoccupation. C’est hier, lors d’un point de presse, déroulé dans ses locaux. Cette rencontre avec la presse nationale fait suite à celle qui s’est tenue le 30 septembre dernier. Au cours de cette conférence de presse, l’opinion publique nationale et internationale a été informée du drame qui se dessinait pour nos malheureux compatriotes qui n’ont commis autres péchés que de s’être déplacés à la recherche d’un mieux-être. Le CSDM s’en félicite d’un côté. « Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne est heureux de savoir que l’information a été largement partagée par nos Imams et Leaders religieux à travers tout le pays, dans toutes les mosquées du vendredi. Le CSDM tient cette occasion pour les remercier pour cette attention toute particulière à l’endroit de ces soldats économiques et patriotes du Mali », communique le Président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara.
L’indifférence des autorités et de la classe politique maliennes !
De l’autre côté, selon le Président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara, son organisation est au regret de constater que malgré son appel, les autorités maliennes semblent se plaire dans l’indifférence. Il informe les Maliens que la situation évolue, mais pas dans le bon sens. Aux dernières nouvelles, les Maliens sont séparés des autres Africains du Sud du Sahara, retenus dans un camp de réfugiés et logés dans les conteneurs à 50 degrés sous l’ombre. «Aucune visite n’a été permise ; même pas par le Consulat du Mali à Tamanrasset et, apparemment, aucune prise en charge n’est en vue. Ce traitement particulier qui est loin d’être certainement un traitement de faveur inquiète le CSDM au plus haut point», se préoccupe Mohamed Chérif Haïdara. Et de redouter une dégradation sérieuse de la situation au regard de la tournure que prennent les évènements.
C’est ainsi que le CSDM appelle une fois de plus le Gouvernement du Mali à prendre des mesures urgentes pour s’informer de ce qui est en train de se passer et mettre en œuvre les moyens pour un retour rapide des Maliens concernés dans les meilleures conditions de dignité. De même qu’à l’endroit de l’Algérie, pays frère et ami, précise-t-il, le CSDM en appelle au respect des conventions internationales et des Droits de l’Homme.
En clair, faut-il mentionner, cette situation interpelle au plus haut niveau de l’Etat du Mali, en occurrence le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Car, c’est la vie des citoyens maliens dont il est question. Nul n’a le droit d’observer le silence face à ce drame. L’opposition politique du Mali aussi reste inactive. Aucune déclaration, encore moins de mouvement de soutien en faveur de nos compatriotes contraints à l’agonie dans le désert algérien par les autorités de ce pays.
Par ailleurs, les organisations des Droits de l’Homme du Mali, de l’Afrique et du monde entier ferment les yeux sur ce drame. On n’en parle pas pour l’Union Africaine et l’Union Européenne. Est-ce un complot international à défaut de l’accord de l’immigration choisie ?
Oumar Diakité
Source: LE COMBAT