Selon un rapport publié cette semaine par le Plan et de la Coopération Internationale avec l’appui du Programme Alimentaire Mondial (PAM), la malnutrition infantile au Tchad a un coût économique important puisqu’il s’élève à 578,5 milliards de francs CFA chaque année. La malnutrition infantile a d’ores et déjà un impact économique et si rien n’est fait pour enrayer ce phénomène, la situation pourrait empirer à l’horizon 2025.
Une étude commencée fin 2014 au Tchad montre que 56 % de la population adulte a souffert de malnutrition pendant l’enfance. Un fléau qui perdure aujourd’hui avec 43 % des cas de mortalité infantile directement liés à la sous-nutrition. L’impact est considérable car cela réduit de 13 % la population active au Tchad tandis que 3,4 millions d’actifs sont diminués en raison des conséquences d’une enfance placée sous le signe de la malnutrition. La moitié des enfants âgés entre six mois et deux ans ne bénéficient pas d’un nombre de repas adéquat chaque jour et le manque de diversité des aliments consommés fait peser une gave menace sur leur croissance.
L’étude tire la sonnette d’alarme et juge que les choses pourraient même empirer si les pouvoirs publics ne prennent pas à bras le corps ce phénomène. « Si le Tchad veut assurer une croissance humaine et économique inclusive, une attention particulière doit être accordée aux premières étapes de la vie. Sans mesures appropriées pour combattre et éliminer la sous-nutrition, le coût pour le Tchad pourrait encore augmenter d’ici 2025 ». L’urgence est aussi bien humanitaire qu’économique car le coût de la malnutrition infantile est estimé à 578,5 milliards de francs CFA et le poids sur les infrastructures de santé est d’environ 170 milliards de FCFA. Des chiffres astronomiques qui rappellent les conclusions d’autres rapports en la matière qui ont démontré que la malnutrition pouvait coûter entre 1,9 % et 16 % du PIB.