Les résultats permettront à la Banque mondiale de mieux assister le gouvernement dans ses priorités et de préparer le nouvel engagement stratégique avec notre pays

Au terme de travaux analytiques sectoriels menés par le gouvernement et la Banque mondiale, les deux parties ont procédé hier, au lancement des consultations autour du diagnostic systématique pays. Il s’agit d’un document de cadrage permettant d’identifier les contraintes majeures à surmonter par notre pays en vue de réduire de manière drastique la pauvreté à court et moyen termes. Il a été élaboré conjointement par le gouvernement et le Groupe de la Banque mondiale. L’exercice constitue un préalable obligé avant la formulation du Cadre de partenariat stratégique de la BM, désormais labellisé Cadre de partenariat pays ou CPF en anglais, a indiqué le directeur des opérations de la Banque pour le Mali, Paul Noumba Um. C’est un document de portée générale dont la finalité est de permettre une meilleure articulation de la programmation des interventions du gouvernement et des PTF en vue d’une réduction significative de la pauvreté, a t-il précisé. Il s’agit de recueillir les points de vue de divers groupes représentatifs sur les opportunités de réduction de la pauvreté au Mali et sur la façon d’en tirer les plus grands bénéfices
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée au CICB. Elle était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, en présence de membres du gouvernement, de représentants des PTF, de la société civile, du secteur privé, des élus et des syndicats.
Paul Noumba Um a confirmé les présentes consultations se tiennent dans le but d’informer la programmation des appuis du Groupe de la Banque mondiale pour la période 2016-2020. Elles ont deux objectifs essentiels : recueillir les recommandations et suggestions sur la base d’un dialogue ouvert et fructueux et identifier de manière sélective les principales opportunités et défis à surmonter pour réduire de manière drastique la pauvreté au Mali à l’horizon 2030. Il a rappelé que l’institution financière a engagé depuis bientôt deux ans, une réforme interne visant à accroître l’efficacité de ses interventions de développement. Dans ce contexte, la BM s’est assignée deux objectifs globaux autour desquels doivent désormais s’articuler la programmation de ses interventions : l’élimination de l’extrême pauvreté dans le monde en ramenant la proportion des personnes vivant avec moins de 1,25 dollar (environ 625 Fcfa) par jour de 18% actuellement à 3% à l’horizon 2030. Il s’agit aussi de promouvoir une prospérité mieux partagée en favorisant, dans chaque pays, la croissance du revenu des 40% des personnes ou ménages les plus pauvres. Finalité : promouvoir une croissance forte, mais plus inclusive que par le passé et qui doit être portée par les filières dans lesquelles les populations les plus pauvres interviennent en majorité, afin de leur permettre d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leurs conditions de vie.
Le représentant de la BM a attiré l’attention sur le fait que la Stratégie intérimaire de partenariat (ISN 2014-2015) entre la BM et le gouvernement, qui a été préparée en 2013 arrive à son terme en juin 2015. Cette stratégie a permis d’appuyer les efforts du gouvernement pour la gestion de la sortie de crise, a t-il souligné. Le nouveau cadre de partenariat pays 2016-2020 en préparation permettra de renforcer la dynamique impulsée par la stratégie intérimaire, a t-il ajouté.
Paul Noumba Um a remercié l’ensemble des participants à la consultation et réaffirmé la volonté de son institution, à travers son nouveau cadre partenariat pays en gestation, à renforcer son appui au gouvernement dans ses efforts pour un mieux être de sa population.
Dans notre pays, la grande majorité des pauvres sont des petits agriculteurs, des pêcheurs et des éleveurs. Selon les enquêtes statistiques, la proportion de la population malienne vivant avec moins de 1,25 dollar par jour est passée de 61% en 2000 à 53% en 2006 pour atteindre 51% en 2010.
Pour la Banque mondiale, l’histoire économique et celle des nations montrent que la pauvreté n’est pas une fatalité et peut être éliminée y compris dans notre pays.
Le ministre de l’Economie et des Finances a remercié l’ensemble des participants pour l’intérêt manifesté pour la préparation du cadre de partenariat pays 2015-2019 de la Banque mondiale à travers les consultations du diagnostic systématique. Il s’agit d’un exercice extrêmement important pour le partenariat Mali-BM, suite à la stratégie intérimaire qui prend fin en juin prochain, a estimé Mamadou Igor Diarra. Le présent cadre d’échanges qui repose sur un diagnostic systématique basé à son tour sur une analyse rigoureuse des causes de la pauvreté et des opportunité de croissance permettra d’identifier les principales causes et caractéristiques de la pauvreté ainsi que les stratégies de croissance les plus efficaces pour réduire la pauvreté et construire une prospérité partagée à court, ^moyen et long termes, a-t-il souligné. Les résultats de l’analyse du diagnostic systématique fourniront une base analytique qui permettra à la BM de mieux assister le gouvernement dans ses priorités et préparer le nouvel engagement stratégique avec le Mali.
Le ministre Diarra a souhaité que la nouvelle stratégie définie par les présentes consultations permette de relancer durablement l’économie et d’apporter des réponses significatives aux nombreux défis qui se posent au Mali depuis 2012.
Les échanges porteront sur les thèmes suivants : les priorités stratégiques pour la croissance et la réduction de la pauvreté ; les risques, la résilience et la protection sociale ; la fragilité et l’insécurité ; l’augmentation de la production dans le secteur primaire ; le capital humain ; l’amélioration du fonctionnement des marchés agricoles ; la paix, la stabilité et la gouvernance.
F. MAÏGA

source : L Essor