La décision des responsables du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) de libérer des bâtiments publics à Kidal que leurs partisans squattaient depuis 9 mois, a fortement déplu à certains de ces derniers qui, en représailles, ont saccagé jeudi ces locaux.
Tout a commencé par un sit-in des partisans du MNLA devant le gouvernorat. Ce rassemblement, qui avait pour objectif de s’opposer à l’évacuation, n’a pas tardé à dégénérer. Le même bâtiment administratif a été brûlé. Comme si cela ne suffisait pas, d’autres locaux publics, dont le Trésor public et l’Académie – un bâtiment de l’Education nationale – situés non loin du premier brasier, ont subi le même sort. Dans l’après-midi, certains locaux du gouvernorat et de la télévision publique, occupés durant ces derniers mois par des éléments du MNLA, n’avaient pas encore été évacués.
Ces évènements tragiques prouvent que le retour de l’autorité de l’Etat dans cette grande ville du nord du Mali ne sera pas une simple promenade. Certains témoignages l’ont clairement annoncé : « Des jeunes de Kidal pro-MNLA ne veulent pas voir le retour du gouvernement malien », a indiqué un fonctionnaire malien à l’AFP. L’un des moyens de s’y opposer, c’est sans doute de mettre les autorités publiques dans l’impossibilité de travailler. En tout cas, sans bâtiments, ce sera difficile. Cette violence montre la division qui règne au sein du MNLA. Certains leaders ont consenti à libérer les locaux, d’autres s’y sont opposés .
Faut-il rappeler que les protestations avaient commencé depuis le mercredi dernier, avec un rassemblement de femmes et de jeunes devant le gouvernorat. Mais, ce n’est que le lendemain qu’elles ont atteint leur paroxysme.