L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la principale centrale syndicale, a finalement exécuté sa menace de décréter une grève générale de quatre jours reconductible, à compter du 17 mai, suite à l’échec des négociations avec les autorités.
D’après des témoignages concordants, le mot d’ordre a été largement suivi le premier jour, dans différents secteurs et à travers le territoire national, paralysant le fonctionnement de nombreuses institutions du pays. La cité administrative de la capitale, Bamako qui regroupe la plupart des ministères était pratiquement déserte et les banques sont restées fermées.
« La grève est largement suivie par les banques, le Trésor, la douane et les impôts (…) Dans toutes les régions du Mali et à Bamako, l’administration est paralysée », s’est félicité un responsable de l’UNTM, Ousmane Traoré.
L’UNTM prévoit une grève illimitée au cas où le gouvernement ne répond pas aux attentes des travailleurs. Parmi les revendications figure l’harmonisation des salaires et primes des fonctionnaires.
Selon certaines sources, du côté des autorités, qui indiquent que la porte des négociations reste ouverte, l’on assure que l’Etat ne dispose pas de moyens conséquents pour répondre totalement aux exigences des travailleurs grévistes, mais est disposé à faire le nécessaire dans la limite de ses capacités.
La grève intervient alors que le Premier ministre, Moctar Ouane, venait de présenter, le 14 mai dernier, sa démission et celle de son gouvernement, au président de transition Bah N’Daw. Ouane a immédiatement été reconduit à la primature et chargé de former un nouveau gouvernement qui donnerait plus de place à la classe politique.
La transition au Mali, installée après le putsch militaire d’aout 2020, s’achèvera en février 2022 avec l’organisation des élections.