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Mali : Une grande mobilisation pour contraindre Emmanuel Macron à plier bagages

Dans une « Déclaration liminaire » dont Icimali.com propose ici l’intégralité, lors de sa conférence de presse du 1er février 2020 à la Bourse du Travail, le mouvement anticolonialiste français ‘’Yèrèwolo Debout sur les Remparts’’ dénonce le parrainage par la France du terrorisme au Sahel. Une gigantesque mobilisation est prévue le 25 mars 2020 pour contraindre Emmanuel Macron à plier bagage au Mali. Intagralité.

Le lundi 13 janvier 2020, une rencontre s’est tenue à Pau entre es cinq chefs d’État des pays du G5 Sahel et Celui de la France. Cette réponse à la montée d’un sentiment anticolonialisme français avait été réclamée par Emmanuel MACRON lors d’une conférence de presse à l’issue d’un sommet de l’OTAN en novembre 2019, à Watford, près de Londres.

En prélude à ce commet le 10 janvier 2020, nous, peuples de la région avions décidé de rejeter en bloc toute décision lâche voire contraire à l’expression de la volonté des masses populaires, revendiquant l’arrêt immédiat de ces pires massacres, par le retrait des forces étrangères dont les approches sont obsolètes, coûteuses, inefficaces, des conséquences plus insidieuses et dévastatrices.

Un témoignage de Dominique De VIILEPIN apporte une précision sur les dangers éminents des interventions militaires étrangères en ces termes: « …Il serait temps que les Etats – Unis et l’Europe tirent les leçons de l’expérience. Depuis l’Afghanistan, cela fait treize ans que nous avons multiplié les interventions militaires (Afghanistan, Irak, Libye et Mali). En 2001, il y avait un foyer de crise terroriste central. Aujourd’hui il y en a près d’une quinzaine. C’est dire que nous les avons multipliés, Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, l’État Islamique, c’est l’enfant monstrueux de l’inconstance et l’arrogance de la politique occidentale ».BFMTV le 12/09/2014).

Nous étions encore en 2014, quand M. De VILLEPIN dénonçait l’inefficacité de ces interventions militaires étrangères. Six(06) ans après, nous assistons à un exemple typique de ce tableau sombre dans le Sahel. Il y a lieu de rappeler que ces interventions ont été toujours imposées à la caste politique au pouvoir qui abdique à toute demande de l’Elysée et qui à son tour l’impose au peuple. C’est la marche arrière suicidaire. A partir du 10 janvier cette tradition est révolue, car la démocratie ne se fait pas à partir de l’extérieur. Cette date marquera le reflux du colonialisme français dans la région.

Avant et après l’élection présidentielle en 2013, la seule ville qui échappait à la souveraineté nationale fondamentalement était Kidal par l’interposition de la force Serval qui a fait venir le MNLA du Burkina Faso et l’a installé à Kidal. C’était une stratégie pour la France de créer le statuquo et donner le coup d’envoi pour la marche arrière suicidaire.

A l’époque dans les consciences populaires, l’Opération Serval a fait des succès. Aujourd’hui, paradoxalement, l’Opération Barkhane sombre dans les ornières de ces succès. Le scénario est tel qu’une première opération a pu stopper l’avancée des «djihadistes» en route pour Bamako comme, on le disait communément et la deuxième ne parvient à enregistrer aucun succès. Bien que certains chefs d’Etat du Sahel et Emmanuel se montrent hostiles au cri de cœur de ces populations victimes, par la voix de MACRON, ils n’ont pas manqué à Pau de dénoncer l’absence de résultats en ces termes: «Il nous faut maintenant des résultats, nous n’a pas le choix. »

Il semblerait qu’Emmanuel MACRON n’a pas encore tiré les leçons de l’expérience et il a encore une oreille distraite non seulement par rapport à la demande de son peuple, mais aussi et surtout à celle du peuple africain. Pour le président de la République française ses troupes «resteront tant que les 5 chefs d’État du G5 Sahel n’auront pas formulé le vœu commun du départ de la France».

À Pau, dans le sud-ouest de la France, ils ont signé une déclaration commune où ils ont exprimé le souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel. Nous précisons qu’ils ont apposé ces signatures en leur nom et pour leur compte, car les attentes du peuple vont au-delà de ces mesures obsolètes et révolues.

La rencontre à Pau a mis à table quatre propositions à savoir:

  • Concentrer les actions militaires autour de la 1one des frontières (Mali, Burkina Faso. Niger ;
  • Renforcer la coopération militaire ;
  • Restaurer la souveraineté de l’État;
  • Faire du développement.

Pour ce faire, la France annonce l’envoi de 220 militaires supplémentaires pour appuyer la force Barkhane et sollicite en même temps une autre intervention militaire, le Takuba.

Déjà en novembre 2010, lors du Forum de la Paix à Paris, à l’occasion de la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale, M. MACRON avait souhaité la création d’une armée européenne. Le Takuba serait une expérimentation de cette nouvelle force européenne qui aura pour théâtre d’opération le Sahel. Comme toujours, la force G5 Sahel est mise à la marge.

Pour M. MACRON, Ceux qui demandent le départ de la France sont au service d’autres puissances étrangères. Fait-il allusion aux Etats Unis qui estiment que la MINUSMA n’est pas la réponse aux menaces terroristes croissantes?

Pour plus de précision, les États-Unis ont réclamé, mercredi 15 janvier, au Conseil de sécurité de l’ONU, lors d’une séance consacrée au Mali, une réduction et une refondation de la Mission de maintien de la paix au Mali. Ils demandent « une approche alternative pour faire face à l’instabilité croissante ».

L’Ambassadrice américaine adjointe à l’unité, Cherith Norman Chalet, a souhaité que la MINUSMA concentre désormais ses efforts sur la protection des civils plutôt que sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix qui semble échouer ». Le grand contributeur au financement de la mission onusienne au Mali a réclamé une approche qui brise le statu-quo d’ici le mois de juin », date pour le renouvellement du mandat de la MINUSMA.

Mesdames et messieurs,

Combattants et combattants de la liberté,

Par ma voix, toutes les filles et tous les fils dignes de la patrie vous dites merci pour votre mobilisation pour le 10 janvier avant, après et à présent.

Une contre rencontre a eu lieu européen à Pô au Burkina Faso dont les recommandations feront l’objet de publicité dans les tout prochains jours. Mais avant, il y aura courant février une ou des conférences-débats que nous allons organiser au Mali et dans les autres pays du G5 Sahel sur le Sommet à Pau du 13 janvier. En effet, nous sollicitons la participation d’acteurs tels que les ministres de la défense et de la sécurité, les ambassadeurs, sans oublier celui de la France, le chef des opérations en cours.

Par le passé, nous n’avions pas eu la chance de ne demander ni le rôle de la force Serval, ni le rôle de la force Barkhane, encore moins le rôle de la force onusienne. A présent, les populations du Sahel ignorent leurs rôles et leurs domaines de compétence. La confusion est terrible et terrifiante et provoque ainsi le sentiment d’occupation de nos territoires par des forces étrangères. Aucun peuple ne peut accepter de se sertir toujours sous le poids de ce fardeau.

Nous saluons encore une fois de plus cette mobilisation humaine partout au Mali, en Afrique et ailleurs.

Ici et maintenant, il y a une date qu’il faut retenir pour le deuxième acte du 10 janvier: le 25 mars 2020. Comme le 10 janvier, on fait appel à une mobilisation de toutes les forces patriotiques pour dire non à une autre intervention militaire et exiger la fin de la guerre par le retrait de ces troupes étrangères et par la restauration de la souveraineté de l’État sur toute l’étendue du territoire.

Les présidents des pays du G5 Sahel sont à nouveau conviés à une nouvelle réunion le 26 mars. C’est peut-être une coïncidence, sinon des milliers de personnes sont déjà debout sur les remparts pour rejeter en bloc les conclusions du Sommet de Pau.

Bamako, le 01 février 2020

Yèrèwolc Debout sur les Remparts

Source: Icimali

 

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