Suite à l’attaque contre les habitants du village de Koulogon Peulh le 1er janvier 2019 ayant causé la mort d’une trentaine de personnes, la MINUSMA a dépêché sur place une mission d’établissement des faits.
Des corps mutilés, des victimes exécutées puis brûlées dans leurs cases, l’enquête de la MINUSMA révèle des détails choquant de cette attaque perpétrée par une centaine d’individus armés s’identifiants à des dozos. Du 7 au 11 janvier dernier, une équipe d’établissement des faits composée de huit chargés des droits de l’homme et deux officiers de la Police des Nations Unies (UNPOL) avait séjourné dans le village de Koulongon Peulh.
Objectif : établir les faits, déterminer les circonstances de l’attaque, d’identifier les auteurs présumés et d’établir les responsabilités de ceux qui ont attaqué le 1er janvier dernier le village de Koulogon peulh dans le cercle de Bankass.
Au terme de cette enquête, les enquêteurs a réussi à déterminer que l’attaque de Koulogon peulh a été menée par une centaine d’individus armés, identifiés comme des chasseurs traditionnels (dozos), et appuyés par d’autres individus venant des villages avoisinants. Une « attaque planifiée, organisée et coordonnée à l’encontre de la population peulh du village de Koulogon Peulh » annonce la MINUSMA dans un communiqué de presse.
Huit des 36 victimes ont d’abord été exécutées puis brûlées dans leurs cases Selon les conclusions de l’enquête, au cours de l’attaque, les dozos ont sommairement exécutés 36 civils, tous membres de la communauté peulh, dont une femme et quatre enfants (deux filles et deux garçons), au moyen de fusils de chasse et d’armes automatiques et semi-automatiques. Huit des 36 victimes ont d’abord été exécutées puis brûlées dans leurs cases.
Trois corps ont été mutilés. Au cours de cette attaque, neuf personnes ont été blessées, parmi lesquelles une femme très âgée qui a succombé à ses blessures, le 14 janvier. Un assaillant a également perdu la vie au cours de l’attaque. De plus, quelques 173 cases et 59 des 61 greniers, ont été volontairement incendiés ou pillés, privant ainsi les survivants de l’attaque des denrées indispensables à leur survie.
Les deux seuls greniers restant ne pouvant nourrir que 62 familles du village pendant 15 jours. L’attaque du village de Koulogon Peulh ne constitue pas un incident isolé, mais s’inscrit au contraire dans le cadre d’incidents fréquents sur fond de tensions communautaires dans la région de Mopti. En effet, entre novembre et décembre 2018, la MINUSMA a documenté au moins 15 autres attaques dans le seul cercle de Bankass, toutes visant des membres des communautés dogon et peulh.
Nordsudjournal