Un colonel proche de Amadou Haya Sanogo a été blessé, lundi, au camp militaire de Kati, lors d’incidents avec des soldats mécontents de ne pas avoir été promus.
La tension est montée, ce lundi 30 septembre, au camp militaire de Kati, près de Bamako, où des tirs de militaires mécontents de leur traitement ont été entendus. Amadou Haya Sanogo, qui réside à Kati, n’était pas sur les lieux au moment de l’incident. Mais un colonel, proche du meneur du coup d’État du 22 mars 2012, a été blessé après avoir été brièvement pris en otage, a précisé une source militaire.
Un des soldats mécontents a tiré sur l’officier, qui a été transféré à l’hôpital, a indiqué un des militaires joints au camp de Kati, où les tirs avaient cessé mais où la situation demeurait tendue. Des enquêtes sont en cours sur ces incidents, des mesures sont prises pour rétablir totalement l’ordre à Kati, a indiqué une source militaire.
Ces jeunes soldats mécontents protestaient pour ne pas avoir obtenu de promotions contrairement à d’autres putschistes de 2012, tous basés à Kati, ville-garnison près de Bamako.
“Les soldats qui ont travaillé avec la junte (putschiste de 2012, NDLR) sont mécontents parce qu’ils sont laissés pour compte. Certains d’entre eux étaient au front, ils n’ont pas obtenu de grade, ils sont donc en colère”, a expliqué un responsable du ministère de la Défense sous couvert d’anonymat.
“Cuisine interne”
Un autre militaire malien, haut gradé, a commenté : “Ce qui se passe, là, c’est un règlement de comptes entre putschistes, c’est de la cuisine interne.”
Le 14 août dernier, le Conseil des ministres a annoncé avoir promu directement Sanogo du grade de capitaine à celui de général de corps d’armée.
Un autre membre de l’ex-junte et proche de Sanogo, Moussa Sinko Coulibaly, est passé du grade de colonel à celui de général. Considéré comme l’éminence grise de la junte, il était ministre de Transition et a été reconduit dans le gouvernement formé après l’élection d’Ibrahim Boubacar Keïta, investi le 4 septembre.