Au moins 248 civils ont été tués par les Forces de sécurité maliennes, au cours du premier trimestre de l’année 2022. C’est ce qu’a indiqué le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
Dans un document présenté au Conseil de Sécurité et rendu public, ce jeudi 16 juin 2022, M. Guterres a indiqué que «le rapport trimestriel récemment publié par la division des droits de l’Homme de la Minusma, couvrant la période du 1er janvier au 31 mars, montre que les groupes terroristes ont commis le plus grand nombre d’atteintes aux droits de l’Homme (410)». Le Secrétaire général de l’ONU a en outre précisé que «le nombre total de violations et d’abus imputables aux forces de défense et de sécurité maliennes est passé de 31 au quatrième trimestre 2021 à 320 au premier trimestre 2022».
Selon Antonio Guterres, «le rapport de la division des droits de l’Homme attribue la mort de 248 civils, dont la plupart sont membres de la communauté peul (232), aux forces de sécurité», précisant que ‘ces conclusions «n’incluent toutefois pas l’incident largement rapporté dans le village de Moura, au centre du Mali, qui s’est produit du 27 au 31 mars, car la Minusma n’a pas été autorisée à accéder à la zone pour mener sa propre enquête». Evoquant l’effectif autorisé de la Minusma de 2 069 personnels en uniforme, Guterres précise qu’il est «peu probable que le Conseil envisage une augmentation du plafond des troupes avant l’achèvement de l’examen de l’ONU».
Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères, a, lors de la présentation du rapport au Conseil de Sécurité de l’ONU, indiqué que «le Gouvernement du Mali a rejeté certaines allégations de violation et d’atteinte aux droits de l’Homme attribuées aux Forces de défense et de sécurité maliennes, dans la dernière note trimestrielle de la Minusma». Bamako a ajouté qu’à l’issue d’enquêtes minutieuses, «nous nous sommes rendus compte que ces allégations sont tendancieuses, non recoupées, rapportées selon des témoignages contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible».