Le général et ancien ministre malien Moussa Sinko Coulibaly a démissionné de l’armée afin de se présenter à l‘élection présidentielle prévue en juillet 2018, a-t-on appris dimanche auprès de ses proches.
Après le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, en septembre, le général Coulibaly est le deuxième à se déclarer officiellement candidat à la succession du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Dans sa lettre de démission dont l’AFP a obtenu copie, il affirme vouloir ainsi “contribuer autrement à trouver les solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels notre pays est confronté”.
Lors d’une rencontre avec la presse dimanche, des proches de l’officier ont expliqué que son objectif était d’affronter le président Keïta au scrutin de 2018.
Pour faire de la politique, la loi obligeait le général Moussa Sinko Coulibaly à démissionner de l’armée. C’est fait. Maintenant, nous voulons avec lui, réaliser l’alternance en 2018.
“Pour faire de la politique, la loi obligeait le général Moussa Sinko Coulibaly à démissionner de l’armée. C’est fait. Maintenant, nous voulons avec lui, réaliser l’alternance en 2018” a déclaré Idrissa Diakité, un de ses principaux soutiens, estimant que “l’actuel président a échoué”.
Membre de la junte du capitaine Amadou Sanogo après le putsch de mars 2012, le général Coulibaly a ensuite, en tant que ministre de l’Administration territoriale d’un gouvernement de transition, organisé l‘élection de 2013, remportée par Ibrahim Boubacar Keïta, un poste qu’il a conservé pendant quelques mois sous le nouveau président.
Diplômé de la prestigieuse école militaire française de Saint-Cyr, il bénéficie, selon son entourage, “de nombreux soutiens”, notamment dans l’armée.
Le gouvernement a annoncé il y a une semaine le report à avril 2018 des élections régionales prévues le 17 décembre, une date que contestaient les groupes signataires de l’accord de paix de 2015.
Le précédent scrutin au Mali, les élections municipales, avait dû être reporté à plusieurs reprises, pour se tenir le 20 novembre 2016 sur une partie seulement du territoire en raison des violences dans le pays, en particulier dans le Nord.
Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique paru dimanche, M. Keïta, qui n’a toujours pas fait acte de candidature pour un second mandat, a écarté tout report de l‘élection présidentielle pour des raisons de sécurité.
Un fonctionnaire, secrétaire général de la mairie de Djougani (centre), a été assassiné à son domicile dans la nuit de samedi à dimanche par des hommes armés, a par ailleurs appris l’AFP de sources administratives et sécuritaire, sans autre précision.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire française, lancée en janvier 2013, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et internationales (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature de l’accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
AFP
Source: africanews