Le maire d’une localité du nord du Mali porté disparu depuis une dizaine de jours a été « enlevé par des hommes armés », ont affirmé mercredi à l’AFP sa famille et des sources de sécurité.
Par ailleurs, le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », principale alliance jihadiste du Sahel, a revendiqué mardi deux attaques contre l’armée malienne la semaine dernière, selon l’agence privée mauritanienne Al Akhbar.
Maire de Tarkint, dans la région de Gao, et ancien médiateur pour la libération d’Européens enlevés par des groupes jihadistes, Baba Ould Cheikh « a été enlevé entre le 21 et le 23 janvier par six hommes armés », a déclaré mercredi à l’AFP un membre de sa famille, sans donner de détails.
« Il n’y a pas de doute sur son enlèvement. Ce n’est pas une simple disparition. Soit le rapt a été effectué par des hommes avec qui l’oppose un différend, soit ce sont des islamistes qui ont organisé le rapt », a expliqué à l’AFP une source de sécurité.
Le nom de Baba Ould Cheikh avait été cité dans l’enquête sur l’atterrissage dans la région de Gao, en novembre 2009, d’un Boeing 727 venant du Venezuela, transportant de la cocaïne et d’autres produits illicites, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Après avoir déchargé son contenu, les trafiquants avaient incendié l’appareil.
Baba Ould Cheikh avait été arrêté par les forces de sécurité maliennes en avril 2013 pour « trafic de cocaïne », puis libéré quelques mois après « faute de preuves ».
Toujours au Mali, le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », principale alliance jihadiste du Sahel, a revendiqué mardi deux attaques contre l’armée malienne la semaine dernière, selon l’agence privée mauritanienne Al Akhbar.
Il s’agit de l’attaque suicide ayant coûté la vie à quatre soldats maliens dimanche à Menaka (nord-est) et de l’attaque la veille d’une base de l’armée à Soumpi (centre) au cours de laquelle 14 militaires maliens avaient péri, selon un bilan de l’armée malienne.
« Nous déplorons (la mort) de quatre combattants » pendant le deuxième attaque, a indiqué le groupe jihadiste.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.