Le gouvernement Trudeau s’oppose à la demande des Nations unies de prolonger la mission de maintien de la paix du Canada au Mali afin que les évacuations médicales puissent se poursuivre en attendant le prochain contingent, selon plusieurs sources.
Le Canada a déployé huit hélicoptères et 250 militaires dans le pays d’Afrique de l’Ouest pour secourir les Casques bleus et les employés de l’ONU blessés, ainsi que pour assurer le transport de soldats et de matériel.
La mission d’un an doit se terminer en juillet, moment auquel les Canadiens feraient leurs bagages et commenceraient à rentrer au pays.
Bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite, des sources ont déclaré à La Presse canadienne que la Roumanie doit prendre la relève du Canada. Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, s’est rendu en Roumanie le week-end dernier.
Mais les Roumains ne devraient pas arriver avant octobre ou novembre, soit quelques mois après le départ des Canadiens, ce qui créerait une brèche dans les évacuations que l’ONU devrait combler.
L’été dernier, l’ONU a passé des contrats avec des hélicoptères civils au Mali pendant un mois afin d’assurer des évacuations médicales d’urgence entre le départ d’un détachement d’hélicoptères germano-belge et l’arrivée des Canadiens, mais la période de flottement sera plus longue cette fois.
Des responsables de l’ONU ont également souligné que les hélicoptères civils n’offraient pas le même niveau d’assistance médicale que les avions militaires et qu’ils ne pouvaient pas prendre les airs à certains moments et en certains lieux.
Pourtant, alors que l’ONU a discrètement demandé au Canada de prolonger sa mission, des sources affirment que le gouvernement libéral a fermement résisté.
La porte-parole de M. Sajjan, Byrne Furlong, n’a pas voulu commenter les possibles discussions entre le Canada et l’ONU, mais elle a semblé fermer la porte à toute prolongation en soulignant que l’engagement du Canada dans la mission de maintien de la paix au Mali a une durée de douze mois.
« La mission sera terminée à la fin du mois de juillet 2019 », a dit Mme Furlong par courriel, ajoutant que le Canada travaillerait avec le pays prenant le relais au Mali, « tout comme nous avons travaillé avec les forces allemandes lorsque nous avons pris le contrôle de la force opérationnelle aérienne ».
À ce jour, les Casques bleus canadiens ont effectué quatre évacuations d’urgence au Mali. La plus récente a eu lieu le 1er novembre, après que deux civils eurent été blessés par un engin explosif improvisé.
Les Canadiens ont également livré 77 tonnes de fret et transporté plus de 1000 membres du personnel de l’ONU depuis le début du mois d’août.
L’ONU considère que les hélicoptères sont essentiels à la mission au Mali, compte tenu de la menace des engins explosifs improvisés et des embuscades tendues par des djihadistes et d’autres factions armées dans le pays, visant dans bon nombre de cas des soldats de la paix.