La question revient en boucle depuis le drame qui a coûté la vie à treize militaires français. Faut-il oui ou non mettre un terme à l’opération Barkhane, rapatrier nos militaires, et laisser les autorités maliennes seules face à la branche ouest-africaine de l’organisation État islamique ?
La réponse est évidente. La France n’a clairement pas l’intention de se retirer. Le faire serait d’ailleurs une erreur. Pour autant, la réponse à apporter à ce dossier ne peut se limiter à un « pour ou contre ». On sait que ce combat mené contre le terrorisme sera long et coûteux. Quitter ce pays serait la plus belle victoire pour les jihadistes qui pourraient tout à leur aise s’imposer dans un pays meurtri par des conflits tribaux et par une extrême pauvreté. Daech pourrait alors y développer une vaste base arrière pour essaimer ensuite vers les pays voisins et vers le Maghreb. D’autant que le pouvoir malien est bien incapable de s’y opposer.
Emmanuel Macron se déclare prêt à revoir « toutes les options stratégiques » de la France au Sahel, sans pour autant remettre en cause notre présence au Mali. Que peut-on imaginer ?
Deux pistes au moins sont envisageables. Tout d’abord un accompagnement plus important de ce pays au plan économique, sachant que la pauvreté est souvent l’une des portes d’entrée des terroristes. Une manière aussi de limiter le rejet que peuvent avoir les populations locales face aux interventions de nos démocraties, parfois suspectées de néocolonialisme.
L’autre dimension demeure d’ordre militaire. À cet égard, il est évident que la France ne pourra continuer seule le combat. Des pays tels que l’Espagne et l’Allemagne, qui participent pour le moment au financement et au transport de matériels et de personnels, doivent s’impliquer davantage s’ils veulent vraiment lutter contre le terrorisme. Mais tant que ces pays n’accepteront pas d’envoyer eux aussi des troupes, la France continuera à se sentir bien seule.
Source: lest-eclair.fr