Journée spéciale Mali sur France Info, dix mois après le début de l’opération Serval de l’armée française dans le pays. Sébastien Baer vient de rentrer de Gao, dans la partie nord du Mali, à 1200 km de Bamako. La ville a été libérée le 26 janvier. Et aujourd’hui, la situation revient peu à peu à la normale même si les habitants craignent toujours des attaques.
Gao, c’est une ville où le calme règne, au moins en apparence. Les djihadistes ont quitté Gao. Sur le marché de la place centrale, les femmes en boubou vendent de l’igname, du riz, du poisson grillé, du piment, du savon. Mais partout, les traces des combats, les impacts de balles, sont visibles. La ville a été désertée par une partie de la population. Et ceux qui sont restés, comme Moussa, craignent toujours d’être la cible des groupes terroristes.
Une économie paralysée
Dix mois après les combats, la ville tourne toujours au ralenti. De nombreux bâtiments ont été détruits. La plupart des administrations ne fonctionnent pas. Les instituteurs, les fonctionnaires qui ont fui Gao ne sont pas tous revenus. L’électricité fonctionne par intermittence. Et l’économie est paralysée, ce qui désole Ali, qui prend le thé avec un groupe d’amis à l’ombre d’un bouquet d’arbres. “Il n’y a pas de travail. Nous sommes des jeunes diplômés sans emploi. Tout est bloqué. Il n’y a rien”.
Et Sébastien Baer a suivi une patrouille de l’armée française dans le centre de la ville. “Ça permet de rassurer la population et de voir s’il n’y a pas de groupes armés qui circulent dans la région” explique le lieutenant Pierre.