Les activités ferroviaires ont finalement repris du service, en fin de semaine dernière après cinq ans d’interruption. Un soulagement pour de nombreuses populations riveraines du train qui optent pour ce moyen de transport plus économique et sécurisé.

C’est sans doute l’une des plus grandes réalisations des militaires au pouvoir depuis leur arrivée en août 2020. Le premier voyage du train a quitté Kayes, le vendredi 9 juin dernier pour arriver à Bamako, le dimanche 11 juin. Le trajet dure environ 15 heures avec de nombreux arrêts. La dernière fois que le train avait sifflé au Mali c’était en mai 2018. Ceci, du fait de la vétusté des rails, des wagons et l’état de délabrement de plusieurs gares.

La construction de la ligne ferroviaire au Mali remonte aux années 1924 sous la période coloniale. A l’époque, le train partait jusqu’au Sénégal, le voisin de l’ouest. Après 2018, les autorités de transition arrivées en août 2020 ont tout le temps promis une reprise des activités du train sans que cela ne soit effectif. C’est ainsi que le dernier essai opéré était en mars 2023 lorsque le train a quitté Bamako pour Kayes mais n’était plus revenu jusqu’au 11 juin dernier.

Selon des sources, il aura fallu à l’Etat un investissement de plus de 6 milliards FCFA pour des travaux de rénovation des infrastructures et matériels. Un montant que les autorités espèrent rentabiliser dans les deux années à venir grâce à une exploitation efficiente du train.

Nombreux sont les passagers à opter pour ce moyen de transport à cause des difficultés de rallier Kayes via Bamako. Les billets d’avion sont excessivement chers et la route est très impraticable par endroit et parfois très risquée à cause des malfaiteurs. Sans compter que ces différents moyens de transport ne permettent pas de voyager facilement avec une grande quantité de marchandises.

Le trajet Bamako-Kayes fait partie du corridor Dakar-Bamako très emprunté puisque le port de la capitale sénégalaise est l’une des ouvertures les plus prisées du Mali sur la mer. La reprise du train signifie donc une relance des activités économiques au niveau des localités riveraines qui vivaient un grand marasme à cause de l’interruption des activités ferroviaires.

Toutefois, d’aucuns espèrent surtout une pérennisation de cette reprise du train qui a longtemps connu des promesses non-tenues, de problèmes de gestion des marchés, l’occupation anarchique des domaines ferroviaires et la vétusté des rails et des bâtiments abritant plusieurs gares. Des contraintes qu’il va falloir régler avant qu’elles ne conduisent à une nouvelle interruption des activités ferroviaires au Mali.

APA