La rumeur enflait depuis plusieurs jours. Ce jeudi 28 juillet, le procureur général de la Cour suprême du Mali, Mamadou Timbo, a confirmé par voie de communiqué les poursuites engagées contre plusieurs figures du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Accusés de « faux et usage de faux » et « d’atteinte aux biens publics », les quatre hommes, qui sont tous installés ou réfugiés à l’étranger, font aujourd’hui l’objet d’un mandat d’arrêt international. Mais l’organisation internationale de police criminelle, dont le siège est à Lyon, n’a pas encore émis de « notice rouge ».
Selon le document rendu public, la demande fait suite à l’ouverture d’une information judiciaire par la chambre d’instruction de la Cour suprême. Ouvert il y a près d’un an, selon nos informations, le dossier vise Mamadou Igor Diarra et Tiéman Hubert Coulibaly, qui furent respectivement ministre de l’Économie et des Finances et ministre de la Défense, Babaly Bah, qui a tenu les rênes de la Banque malienne de solidarité (BMS) pendant plus de quinze ans, et l’ancien chef de gouvernement Boubou Cissé.
60 millions de dollars
Les faits qui leur sont reprochés remontent à 2015, lorsque Boubou Cissé n’était encore que ministre de l’Économie et des Finances, et concernent un marché public de fourniture de véhicules blindés attribué à la société sud-africaine Paramount LTD, spécialisée dans l’industrie de la Défense.