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Mali, paroles de rescapés sur la bavure des Français

Selon les témoignages recueillis par «Libération», France Inter et plusieurs ONG, des villageois affirment que la frappe de l’armée française, le dimanche 3 janvier, ont tué des dizaines de civils lors d’un mariage.

Les armées française et malienne persistent et signent. Lors des frappes qui ont eu lieu le 3 janvier, lors d’une noce qui se tenait à Bounti au centre du Mali, des dizaines de «jihadistes» ont été ciblés et tués. Ce qui est juste, c’est que la région visée par cette attaque aérienne est infestée par des groupes armés qui infiltrent en partie la population et qui possèdent quelques utiles relais. Il est aussi vrai aussi que ces régions à dominante peule se sont largement islamisées ces derniers mois. Ce qui n’en fait pas de ces villageois de dangereux terroristes.

La version de l’armée française qui voudrait que seuls trente terroristes aient été tués ce jour là est e plus en plus invraisemblable. De multiples témoignages de civils innocents, dont les proches ont trouvé la mort, en témoignent. »

« Un déluge de feu«

Ce dimanche, les jeunes époux s’appelaient Allaye et Aissata dans un modeste village au pied des falaises. On célébrait leur mariage. «Après la prière de la mi-journée», celle du zénith, «les groupes de jeunes et des hommes âgés» sont allés «sous les arbres pour partager viande et thé», raconte à Libération un participant. «Il y a une petite forêt juste à côté du village, précise un ressortissant de Bounti joint par LibérationC’est à quelques centaines de mètres.» Le terrain en question est «le champ du père de la mariée», ajoute un autre habitant.

D’après ces témoins, un déluge de feu s’est abattu en début d’après midi. «La première bombe a touché 16 personnes sous un premier arbre, tuées sur le coup. La deuxième en a tué deux autres sous un autre arbre, le reste du groupe ayant eu le temps de s’éloigner du lieu après la première frappe. Une troisième explosion a eu lieu, mais sans faire de mort», selon le récit fait par Aly Barry, de l’association peule Tabital Pulaaku.

Sur France Inter ce mardi 2 février, qui a envoyé un journaliste pendant dix jours, un autre villageois témoigne. Nous nous étions rassemblés après la prière dans un champ proche du village. Trois groupes étaient présents; les personnes âgées, les hommes et les enfants. les femmes étaient restés dans les cases. Parmi nous, aucun terroriste n’était présent ». Et de poursuivre: « Un déluge de feu s’est abattu sur nous qui m’a obligé de fuir dans la brousse. Ce fut un véritable carnage. J’ai perdu, ce jour là, trois frères et un cousin. C’est un miracle si j’ai survécu ».

Autant de témoignages que des grandes ONG, sur place, ont recoupé et confirmé.

SourceMondAfrique

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