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Mali – Paludisme : des essais cliniques de trithérapie pour renforcer la lutte

Sur le plan conventionnel, aucune trithérapie pour le traitement du paludisme n’est disponible au Mali et ni la sous région, précise le professeur Issaka Sagara de l’Université des sciences, des techniques  et des technologies de Bamako, par ailleurs coordinateur du consortium MRTC (Centre de recherche et de formation sur le paludisme) DEAP-USTTB pour éviter toute confusion.

Le chercheur explique dans une interview accordée à Journaldumali.com que les scientifiques sont encore à une phase d’essais cliniques pour aboutir à un protocole qui va davantage lutter contre des résistances observées chez certains patients.

En fait, la trithérapie est un traitement à base de trois molécules à savoir l’artémisinine qui élimine la première vague de parasites, est soutenue par une deuxième molécule qui poursuit cette action, la troisième molécule vient élimer des poches de résistance des parasites. C’est donc cette troisième molécule, plus connue sous le nom de malarone (l’atovaquone proguanil), en combinaison avec les deux premières molécules qui est une innovation dans les essais, car elle bloque la transmission du parasite pendant toute la durée du traitement.

L’objectif de ces essais cliniques est d’anticiper en prenant de l’avance sur un nouveau traitement qui pourra lutter contre certaines formes de résistance. En Asie du sud-Est ou au Rwanda, des formes de résistance au paludisme ont été déclarées.  Des patients ont manifesté des résistances au traitement à base de CTA (combinaison thérapeutique à base d’artémisinine) présentée comme une thérapie et une prévention dans les cas de paludisme simple. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) présente ce traitement comme des « antipaludiques les plus efficaces » disponibles.

La recherche scientifique dans laquelle s’active le Mali depuis quelques années, s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de lutte contre le paludisme de l’Organisation mondiale de la santé. Objectif, réduire d’au moins 90% l’incidence et la mortalité du paludisme d’ici 2030. Cette stratégie née en 2016, envisage à long terme l’éradication du paludisme.

Le paludisme  a des conséquences énormes sur l’organisme explique le Professeur Issaga Sagara. Chez la femme enceinte, cette maladie peut être à l’origine de l’anémie, des naissances prématurées, du faible poids du nourrisson à la naissance voire un avortement spontané. Le paludisme peut aussi créer une invalidité temporaire, des séquelles neurologiques et la mort pour les cas graves si le patient n’est pas rapidement pris en charge.

Le Système local d’information sanitaire (SLIS) 2020 a enregistré 2 666 266 cas de paludisme, dont 843 961 cas graves et 1 708 décès. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées.

Sur les 2, 666 266 cas de paludisme confirmés en 2020 au niveau des formations sanitaires, 98 % de cas simples ont été traités avec Combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA) par voie orale. Des traitements à base d’injections aussi ont été administrés aux patients qui développaient des formes avancées ou grave de la maladie.

Selon l’EDS-M VI, en 2018, le taux de prévalence du paludisme est resté élevé à l’intérieur du pays.  La région de Sikasso par exemple a enregistré le plus fort taux de prévalence du paludisme avec 30 % des cas, suivie de Ségou (26 %), Mopti (25 %) Koulikoro (22 %). Gao 15 %. Tombouctou et Kidal sont respectivement à 3 % et 2 %.  Bamako se retrouve avec le taux de prévalence le plus bas.

Pour lutter efficacement contre cette maladie, l’assainissement de notre cadre de vie, la prévention à travers des traitements recommandés ou dormir sous une moustiquaire, mais surtout une consultation rapide sont entre recommandés par les agents de santé.

Plus de détail de cette actualité sur le Paludisme avec l’interview intégrale du Professeur Issaka Sagara qui dit à quel moment 
il faut se rendre à l'hôpital pour ne pas développer la forme grave. Restez connecté sur JDM.com

Par Idelette BISSUU

 

Source: journaldumali

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