Les milliers de manifestants se sont retrouvés sur la Place de l’Indépendance, dans le centre de Bamako.”Le président de la République a déçu dans son dernier discours”, a déclaré à l’AFP Nouhoun Sarr, un responsable du mouvement de contestation. “Nous ne voulons plus de ce régime”, a de son côté affirmé une manifestante, Sy Kadiatou Sow. Le président Keïta a vainement tenté mercredi soir un nouveau geste d’apaisement, ouvrant la voie à un réexamen d’une décision rendue par la Cour constitutionnelle sur les résultats des législatives de mars-avril, considérée comme déclencheur de l’actuelle crise politique.
M. Keïta a laissé entendre qu’une Cour nouvellement formée pourrait réexaminer cette décision invalidant une trentaine de résultats initialement proclamés.Une dizaine de ces résultats avaient été invalidés au profit de membres de la majorité présidentielle, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont le mouvement désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.
La coalition, dont la principale figure est l’imam Mahmoud Dicko, réputé très influent, mène cette fronde contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, soutenu par la communauté internationale dans sa lutte anti-jihadiste depuis sa première élection en 2013.Cette contestation fait craindre aux partenaires du Mali un renforcement de la déstabilisation d’un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes auxquelles se sont mêlés des violences communautaires.Les actions jihadistes se sont propagées au Niger et au Burkina Faso voisins.
Source : AFP