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Mali: Mr le président, et maintenant ?

Après les massacres des 26 soldats à Dioura et la centaine de peulh à Ogossagou-Peulh et les protestations des épouses et enfants de militaires qui s’en sont suivies dans les camps militaires de Nioro, Kati, Ségou… que va donc faire IBK ?


C’est la question qui taraude les méninges des Maliens, ceux de l’intérieur comme ceux de l’extérieur.

Certes, d’importants changements ont été apportés au sein de la hiérarchie militaire. Et des moyens substantiels, dit-on, sont dégagés pour permettre à nos forces armées et de sécurité de reprendre la main sur le terrain. Mais sur le terrain, les populations – surtout celles du centre – sont traumatisées.
Quarante-huit heures, seulement, après le massacre de Dioura, une centaine de civils peulhs – dont des enfants et des femmes enceintes – ont été assassinés à Ogossagou-Peulh, non loin de Bankass, par de présumés chasseurs dozos.
Chassés de leur village, les réfugiés affluent à Bamako où, ils ne semblent bénéficier d’aucune assistance de l’Etat.
S’y ajoutent les grèves, qui ne finissent pas de finir. Après plusieurs discussions infructueuses, entre gouvernement et syndicats d’enseignants, l’école malienne frôle l’année blanche. Au grand dam des parents d’élèves.
L’apparente décrispation politique, en marche depuis quelques semaines, tarde à produire ses effets. Outre l’insécurité, la misère semble avoir franchi le seuil du supportable. Sur une dizaine de familles, sept peinent à se procurer trois repas par jour. Dans certains quartiers de notre belle et sale capitale, la misère est si forte que certains chefs de famille se voient obligés de quitter, dès l’aube, leur domicile et sur la pointe des pieds. Parce qu’ils ne disposent pas des 500 ou 1.000 francs CFA nécessaires pour faire bouillir la marmite.
Partout, l’espoir a fait place au désespoir, à la désespérance.
Et si rien n’est fait pour inverser cette tendance, les prochains jours risquent d’être chauds. Très chauds. Trop chauds, pour ne pas dire plus.

Oumar Babi

Source: Canard Déchainé

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