L’Agence nationale de la météorologie a organisé à Ségou, mercredi, un atelier de partage des résultats de la prévision saisonnière 2019. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le gouverneur, Biramou Sissoko. C’était en présence de la directrice générale adjointe de Mali-Météo, Mme Tandia Fanta Traoré
Les producteurs ruraux, les services techniques du développement rural et les hommes de médias de l’ensemble des régions de notre pays ont pris part à la rencontre. Il s’agissait pour Mali-Météo, à travers cette rencontre nationale, de partager les résultats sur la prévision saisonnière pour leur utilisation efficiente par tous les usagers.
A travers ces résultats, Mali-Météo annonce un début de saison précoce dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti. Ailleurs le démarrage de la saison sera normal sur le reste du pays. Il faut aussi retenir que des dates de fin de saison tardives sont attendues dans l’Est de la région de Kayes, les régions de Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti. En dehors de ces zones, il est prévu des dates de fin de saison normales. Ce n’est pas tout, Mali-Météo, prévoit également des périodes sèches de début de saison plus longues que celles habituellement observées sur la période de référence 1981-2010 dans la moitié Sud du pays. Elles seront par contre normales dans la moitié Nord du pays.
Bref, les caractéristiques agro-climatiques et les prévisions saisonnières attendues durant la saison de pluies de cette année indiquent globalement les variabilités des cumuls pluviométriques. Ainsi la période mai-juin-juillet sera proche de la normale de 1981-2010 dans l’ensemble du pays exceptées les parties Nord des régions de Kayes, Koulikoro, où elle sera déficitaire à tendance normale. Pour la période juin-juillet-août, Mali-Météo, pour la prévision de la mousson, prédit une situation excédentaire dans le sud-ouest (la région de Sikasso et la partie Sud de la région de Ségou). Un déficit dans l’extrême ouest (ouest de la région de Kayes). Il est attendu dans le reste du pays une situation normale.
Par ailleurs, pour la période juillet-août-septembre, une situation excédentaire est prévue dans le Sud et le Centre (Sikasso, Ségou, Mopti et la partie Sud de la région de Kayes). Quant au reste du pays, la situation sera normale. Mali-Météo avertit que les déficits hydriques qui seraient lies aux plus faibles cumuls pluviométriques dans certaines localités et aux séquences sèches plus longues attendues en début de saison sur presque tout le pays, pourraient retarder la mise en place de la biomasse fourragère, entraîner des échecs de semis et affecter l‘installation et la croissance des cultures. Ils pourraient aussi favoriser le développement d’insectes ravageurs des cultures.
Ainsi, il est recommandé aux paysans de privilégier les espèces et variétés résistantes au déficit hydrique. Il est aussi bon de diversifier les activités génératrices de revenus et promouvoir le maraîchage et I’agroforesterie pour pallier le déficit de production qui pourrait toucher les zones exposées aux séquences sèches. Les paysans doivent aussi adopter des techniques culturales de conservation d’eau, notamment sur les sols durs (la technique zai, demi-lunes, banquettes, cordons pierreux, etc.).
Par ailleurs, au regard des cumuls pluviométriques moyens ou supérieurs attendus notamment dans le pays et des probabilités d’évènements pluvieux intenses, des inondations localisées pourraient être observées.
Par ailleurs, Mali-Météo indique que les séquences sèches longues attendues en début de saison sur le pays pourraient occasionner une persistance de hautes températures et des vents de poussières favorables à la prolifération de germes de maladies épidémiques.
Par ailleurs, les zones humides et celles à haut risque d’inondation peuvent aussi être favorables au développement de germes préférant des conditions d’humidité, comme le choléra, le malaria, la dengue, la bilharziose, etc. dans les localités humides ou inondées.
Il est à noter que les prévisions saisonnières sont complétées par les prévisions quotidiennes localisées et les prévisions décadaires. Cependant, recommande Mali-Météo, les avis et conseils pour les bonnes pratiques doivent être appliqués par les paysans pour augmenter leur résilience face au changement climatique.
Dans son discours, le gouverneur de Ségou, Biramou Sissoko, n’a pas manqué de saluer l’importance d’un tel exercice qui donne la possibilité aux paysans de mieux s’orienter par rapport à la saison pluvieuse. Ce qui est important, dit-il, pour la simple raison que les productions agricoles et les services environnementaux qui portent l’économie de notre pays sont fortement impactés par la pluviométrie de plus en plus capricieuse.
La directrice générale adjointe de Mali-Météo, Mme Tandia Fanta Traoré avait souligné que l’objet de l’atelier est de partager les résultats issus des travaux de la session 2019. Selon elle, ces prévisions affinées avec les méthodes et procédures développées par les chercheurs et les experts prévisionnistes aguerris, constituent un outil précieux de conseils de plus en plus indispensable à la prise de décision des producteurs locaux, en confortant, entre autres, leurs choix de cultures.
Mariam A. TRAORé
AMAP-Ségou
Source: L’ Essor