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Mali : manifestations de rue, sursis pour IBK ?

Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta aurait-il gagné un sursis ?  Après la grande démonstration de rue suite à l’appel du Président du Haut Conseil Islamique du Mali, l’Imam Mahmoud Dicko le vendredi 5 avril, considéré comme le vendredi de tous les dangers, le Président Kéïta semble avoir obtenu un sursis pour se sortir du bourbier dans lequel il est actuellement enlisé.

L’appel de l’Imam Mahmoud Dicko et du Chérif de Nioro a été entendu au-delà de tout entendement la semaine dernière. Une marée humaine a occupé les rues de Bamako, de la Bourse du travail à la place de l’Indépendance et des milliers de Maliens, déçus de la gouvernance du Chef de l’État, ont manifesté leur colère. L’Imam Dicko et son compère, le Chérif de Nioro ont su mobiliser du monde pour protester contre la gouvernance, l’insécurité et les autres crises qui secouent actuellement le pays. Mais la grande requête des organisateurs de ce rassemblement était le fauteuil du Premier ministre. En effet, ils  réclament mordicus la démission  du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga à qui ils reprochent en grande partie la mauvaise gestion du pays et le risque de partition via les différents conflits au sein des communautés du centre.

Le vendredi 5 avril  avait été considéré comme le vendredi de tous les dangers. De nombreux Maliens ont craint le pire. Des boutiques avaient été fermées. Faisant leurs provisions d’aucuns s’était barricadés à leurs domiciles et des écoles avaient libéré plus tôt leurs élèves. Car l’appel de l’Imam Dicko a rassemblé tous les frustrés de la Nation, différentes formations de l’opposition, grévistes, société civile. Tous étaient présents avec leur propre agenda, certain croyant en la fin du régime. Surtout que, la veille de la manifestation, le Président IBK  avait tenu, lors de l’inauguration d’infrastructures à Sikasso, des propos considérés par certains comme va-en guerre à l’endroit des organisateurs de la manifestation.

Au grand étonnement de beaucoup de Maliens, l’Imam Dicko a semblé se ramollir dans son speech. Ce faisant, la tension appréhendée a été évitée de justesse. L’imam avait alors donné rendez-vous pour d’autres mobilisations. Fort heureusement pour le Président IBK, les médiations entreprises par les familles fondatrices de Bamako ont fait reporter celle qui devait alors lieu le vendredi 11 avril. Un sursis donc pour le Chef de l’État pour se sortir de ce mauvais pas. Seulement, autant les organisateurs de  la manifestation de rue clament camper sur leur position, c’est à dire faire démissionner le Premier ministre Maïga, autant IBK semble maintenir sa position de ne point se défaire de son PM, et surtout pas sous la pression. Une chose demeure, c’est que les hostilités restent ouvertes.

L’Imam Dicko s’est rendu  le vendredi 11 avril chez le Chérif de Nioro et, au même moment, le Président de la République, comme si de rien n’était, continuait l’exécution de son agenda. Le 11 avril, il a convié certains à une présentation du document du projet de révision constitutionnelle élaboré par le Comité d’experts constitué par son Premier ministre, décrié par les manifestants.

Les organisateurs menacent de ne point évoluer dans leur position, jusqu’à la démission du PM, avant d’engager des pourparlers avec le Président de la République. Et promettent le pire à leur prochaine sortie. De son côté, le Président Kéïta a gagné un survis pour se sortir du bourbier. Saura-t-il en tirer avantage ?

 

Source: nordsudjournal

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