Les pays membres de l’UE engagés au Mali vont retirer une partie des effectifs engagés dans la mission de formation militaire après l’arrêt de ses activités, a annoncé mardi le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell.
« La mission reste au Mali, mais elle va être redimensionnée, car elle n’a pas besoin d’un millier de personnes si elle n’entraine plus les militaires maliens », a-t-il expliqué à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles. « L’Espagne, qui a envoyé un des plus importants contingents, ne va pas partir mais elle va réduire ses effectifs. L’Allemagne va pour sa part redéployer ses militaires au Niger », a-t-il expliqué. Les départs se feront de manière coordonnée, a-t-il insisté. « Nous ne partons pas, car pour plier bagages il faut une décision unanime et c’est très difficile à obtenir. La question du départ ne s’est même pas posée au cours de la réunion », a-t-il indiqué. L’Union européenne avait décidé en avril d’arrêter la formation des unités des forces armées et de la garde nationale malienne à cause de leur collaboration avec les mercenaires du groupe russe Wagner venus au Mali à l’appel de la junte. La décision des dirigeants maliens de quitter le G5 Sahel et sa force antijihadiste « en rajoute » après la dénonciation des accords de défense entre Bamako et Paris, a commenté Josep Borrell. L’UE a décidé mardi de geler la fourniture de matériel militaire financée par la « Facilité européenne pour la paix », a-t-il confirmé. L’UE a engagé plusieurs centaines de militaires et d’experts dans deux missions de formation au Mali, l’EUTM pour les forces armées et l’EUCAP Sahel-Mali pour la police. Le mandat de l’EUCAP, approuvé en 2015, a été prolongé au 31 janvier 2023. Celui de l’EUTM, en place depuis 2013, court jusqu’au 18 mai 2024. Plusieurs pays de l’UE participent par ailleurs à la mission des Nations unies au Mali, la Minusma. L’Allemagne a ainsi engagé 1.100 militaires dans la Minusma et 300 autres dans les missions de formation de l’UE.
AFP