L’alliance d’opposition malienne a rejeté un compromis proposé par les médiateurs internationaux pour désamorcer les tensions, s’en tenant à sa demande de démission du président Ibrahim Boubacar Keita.
Le rejet a été le dernier revers dans les efforts visant à mettre fin à l’impasse politique du Mali qui s’est transformée en violents affrontements qui ont fait 11 morts.
Dans un communiqué publié vendredi soir, après plusieurs rencontres avec une délégation du bloc de 15 pays de la CEDEAO, le Mouvement du 5 juin a déclaré que le départ du président avait été une “ligne rouge” pour les médiateurs.
Il a déclaré que cela ignorait le risque que Keita “fait peser sur l’existence même du Mali en tant que nation, république et démocratie”.
Le Mouvement du 5 juin a déclenché une confrontation avec le gouvernement pour ses demandes inébranlables que Keita démissionne pour des échecs perçus dans la lutte contre la désastreuse économie et le conflit jihadiste de huit ans au Mali.
Après plusieurs manifestations anti-Keita le mois dernier, le dernier rassemblement, le 10 juillet, est devenu violent et a creusé l’impasse politique.
Trois jours d’affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité ont fait 11 morts et 158 blessés, selon un décompte officiel – dans la vague de troubles politiques la plus sanglante depuis des années.
L’équipe de médiation de la CEDEAO dirigée par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan est au Mali depuis mercredi, rencontrant les parties dans le but de désamorcer la crise.
À l’ordre du jour figuraient des discussions sur les élections législatives de mars-avril, dont l’issue contestée, selon de nombreux analystes, est à l’origine de la crise.
En avril, la Cour constitutionnelle du Mali a rejeté une trentaine de résultats des élections dans une décision qui a attribué des sièges à des membres du parti de Keita, déclenchant des protestations.
Mais l’offre de compromis des médiateurs est substantiellement similaire à une offre antérieure de Keita, que l’opposition a déjà rejetée.
L’équipe de médiation a proposé que Keita reste président, par exemple, mais que de nouveaux juges soient nommés à la Cour constitutionnelle afin qu’elle puisse revoir sa décision sur l’élection parlementaire.
AFP