La société Barrick qui exploite la mine d’or de Loulo a lancé une revanche contre certains de ses employés qui avaient suspendu le travail au mois de décembre passé pour réclamer des primes de risques. Plus de 50 personnes licenciées sans aucun avertissement préalable. Le licenciement a débuté la semaine passée. Plus de cinquante employés ont été licenciés sans prévention aucune. Parmi les licenciés, beaucoup d’entre eux disent avoir des contrats à durée indéterminée (CDI). Certains travaillent au sein de la mine depuis douze ans.
Selon des anciens employés contactés par Nord sud journal, une autre liste devant compléter les personnes à cent est en cours d’élaboration. Licenciés sans droits « C’était tombé comme ça. Ils nous ont rien donné comme avertissement préalable. Ils nous ont directement licenciés. Nous n’avons eu aucun droit », témoigne un autre employé viré. Famory Sissoko, est un ancien représentant syndical des travailleurs de la mine.
Selon lui, « ce licenciement est une représailles à un arrêt de travail au mois de décembre pour réclamer le calcul de la prime de risques sur le nouveau salaire de base. Ils ont ciblé un groupe de personnes qu’ils croient être des instigateurs, des initiateurs des mouvements de colère des travailleurs pour les licencier. Alors que le sit-in, était tenu par plus de 2 000 personnes.
C’est injuste », dénonce-t-il à Nordsud journal. Il a été viré en 2017 mais défend toujours ses collègues. Les désormais anciens travailleurs de la mine crient sur tous les toits « la violation de leurs droits » par l’employeur qui selon eux n’a donné aucun avertissement préalable et de surcroît aucun droit aux personnes virées.
Alors qu’une médiation menée par des émissaires du chérif Ousmane Madani Haidara, lors des manifestations a rassuré les employés du non représailles en cas de reprise de travail. Cette assurance qui a convaincu le personnel à reprendre service, le 12 décembre dernier n’a malheureusement duré que deux mois.
Les victimes lancent un appel au leader religieux de revoir sa médiation auprès de ceux qu’ils qualifient désormais des « malhonnêtes ». Bancano Maiga a rejoint sa famille à Bamako, après son licenciement. Alors qu’à l’époque, pendant les sit-in des travailleurs, il était en congés dans la capitale malienne.
Aujourd’hui, il est en chômage. « Je suis à la maison, je n’ai pas de boulot maintenant », raconte-t-il, d’un ton pitoyable. Déçu, il ajoute, « ils nous ont donné une lettre pour dire que ce que nous avons fait est illégal. Ils ont dit que nous sommes responsables de la révolte du personnel », raconte la même source.
Les victimes s’organisent Joint au téléphone le directeur de la mine de Loulo, Tahirou Ballo n’a pas donné assez d’informations. « Je reviens d’un congé. Je ne suis pas allé sur le site. Je ne sais pas s’il y’a eu licenciement », dit-il à Nord sud journal. Les licenciés s’organisent pour la défense de leurs droits. Ceux d’entre eux qui sont à Bamako tiennent des rencontres occasionnelles en vue d’engager un avocat pour plaider leur cause. Par ailleurs, ils lancent un cri de cœur au gouvernement pour trouver une solution à leur situation.
Source: nordsudjournal