Le chercheur français André Bourgeot revient sur les rapports de proximité qui existaient entre Blaise Compaoré et les rebelles maliens. Un parti-pris de l’ancien président burkinabé qui prouve, selon lui, que Blaise avait largement « dépassé sa fonction de médiateur ».
Dans le microcosme malien, l’on n’a jamais cessé de dénoncer les connivences entre l’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré et les rebelles du nord malien. Des suspicions au départ, mais qui se sont vues confirmées au fil du temps par une multitude d’évènements qui ne laissent désormais aucun doute sur les envies déstabilisatrices que nourrissait le président déchu du Burkina Faso.
André Bourgeot, anthropologue français et directeur de recherche émérite au CNRS, a rappelé ce matin sur France Culture, ces actes de Blaise qui ont tant blessé le cœur patriotique des maliens.
« L’ex président du Burkina, Blaise Compaoré, a soutenu d’une manière assez claire les rebelles du mouvement national de libération de l’Azawad à travers deux comportements. D’une part, le fait qu’il a hébergé les cadres du MNLA à Ouaga dans des conditions assez luxueuses. D’autres parts, il a dépêché un avion personnelle dans le septentrion malien pour évacuer le secrétaire général, Bilal Ag Acherif, du mouvement national de libération de l’azawad qui avait été assez gravement blessé à la suite d’affrontements entre l’armée malienne et les militaires du mouvement national de libération de l’azawad ».
Les conséquences de l’attitude partiale de Blaise Compaoré sont connues. Du fait de son parti-pris IBK ne faisait pas une très grande confiance à son égard. Le président malien, arrivé au pouvoir après l’épisode de la pré-méditation de Blaise, a préféré se rapprocher, dans le cadre des pourparlers de paix définitive, de l’Algérie pour s’épargner une médiation burkinabé qui, en tout état de cause, n’aurait pas été impartiale.
