Bamako, 25 sept (AMAP) Le Comité de suivi de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la situation au Mali, dirigé par le médiateur Goodluck Jonathan, a annoncé lors de son point de presse de fin de mission, vendredi, à Bamako, que les sanctions de l’organisation sous régionale contre le Mali seront levées lorsqu’un Premier ministre civil sera nommé.
Le médiateur de la CEDEAO, qui s’exprimait juste après l’investiture du président et du vice président de la Transition, a déclaré que s’agissant des sanctions à l’encontre du Mali, celles-ci ne seront levées que lorsqu’un Premier ministre civil sera nommé. Cela suite à l’investiture du président de la Transition et conformément aux décisions des Chefs d’Etat et de gouvernement.
La mission a évoqué « l’importance et l’urgence de la nomination d’un Premier ministre, chef de gouvernement civil qui sera chargé de conduire, sous l’autorité du président de la Transition, les chantiers des réformes du dialogue national inclusif et de préparer les prochaines élections présidentielle et législatives ».
Goodluck Jonathan et sa délégation ont, aussi, signalé l’importance d’obtenir la version finale et officielle de la Charte de la transition prenant en compte les décisions issues des sommets des chefs d’Etat et de gouvernements de la CEDEAO, notamment : « la dissolution du CNSP avant ou après l’investiture du président de la Transition, les responsabilités du vice-président qui sera chargé de la sécurité et de la défense, l’impossibilité pour le vice-président de remplacer le président de la Transition et la durée de la transition qui est fixée à 18 mois à compter du 15 septembre 2020 »
La mission a rappelé que la CEDEAO est principalement concernée par la préservation de la démocratie constitutionnelle dans la sous-région. Le médiateur Goodluck Jonathan a désigné l’ambassadeur du Nigéria et celui du Ghana au Mali pour assurer une communication effective avec lui et le président du Conseil des ministres de la CEDEAO, Mme Shirley Ayorkor Botchwey, en leur absence à Bamako.
Ce comité de suivi travaillera en concertation étroite avec l’ensemble des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour accompagner le processus de transition au Mali. « Ainsi, après l’installation des organes de la transition, conformément aux décisions des Chefs d’Etat et de gouvernement, la CEDEAO accompagnera le Mali », a-t-il dit.
Par ailleurs, la mission a insisté sur « la libération urgente » des personnalités civiles et militaires de l’ancien régime en détention depuis le 18 août 2020, date du coup d’Etat contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita.
- Jonathan a effectué une mission dans la capitale malienne, du mercredi au vendredi, à la tête d’une délégation comprenant de la présidente du Conseil des ministres de la CEDEAO, Mme Shirley Ayorkor Botchwey, et du président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou.
Ont également participé à cette mission, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Mali, chef de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Mahamat Saleh Annadif, et le haut représentant de l’Union africaine (UA) pour le Mali, Pierre Buyoya.
La mission a pu évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions prises lors des sommets extraordinaires des Chefs d’Etat et de gouvernement du 20 et du 28 août 2020, ainsi que de la réunion d’Accra (Ghana) du 15 septembre 2020 en vue d’un retour à un ordre constitutionnel normal au Mali.
La délégation a eu des rencontres avec le président de la Transition, chef de l’Etat, Bah N’Daw, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) conduit par son président, le colonel Assimi Goita, les ambassadeurs des Etats membres de la CEDEAO accrédités au Mali, les ambassadeurs des Etats membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU accrédités au Mali, le délégué permanent de l’Union européenne (UE) au Mali.
OD/MD (AMAP)