Une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité a été notée dans les casernes et camps où les opérations électorales se sont déroulées.
Le vote par anticipation des militaires dans le cadre du référendum constitutionnel du 18 juin prochain, a pris fin dimanche 11 juin sur l’étendue du territoire malien, à l’exception de la ville de Kidal toujours sous le contrôle des ex-rebelles.
Malgré les différentes tentatives de la Médiation internationale, ces derniers ont rejeté la tenue de ce scrutin dans ce qu’ils considèrent comme leur fief. Ils ont même appelé au report de ce scrutin arguant que leurs préoccupations n’ont pas été prises en compte dans le projet de nouvelle constitution qui fait l’objet d’un référendum. En clair, ils ne se reconnaissent pas dans ce projet.
Outre ces mouvements armés, une bonne partie de la société civile de cette ville a également rejeté la tenue de ce scrutin malgré la présence d’un gouverneur nommé par Bamako et de quelques militaires.
Toutefois, le vote par anticipation des militaires s’est tenu dans le calme et aucun incident n’a été rapporté malgré une situation sécuritaire très préoccupante. Il y a deux jours, une attaque meurtrière a coûté la vie à deux casques bleus burkinabè de la MINUSMA lors d’une patrouille à Ber, dans la région de Tombouctou. Il y a une semaine soit le lundi 5 juin dernier, ils étaient au moins 4 militaires maliens à être tués suite à une embuscade tendue contre une patrouille dans la région de Kita, vers le sud-ouest du pays. Des civils de différentes régions du pays notamment du nord-est et du centre continuent également d’être victimes de toutes sortes d’exactions dont des exécutions sommaires de la part des groupes armés terroristes.
C’est dans ce contexte que se poursuit la campagne pour le référendum constitutionnel censé prendre fin le vendredi 16 juin prochain.
Durant la journée de vote anticipé de ce dimanche 11 juin des militaires, la Coalition pour l’Observation Citoyenne des Elections au Mali (COCEM) qui a déployé des observateurs dans plusieurs régions du pays, a annoncé avoir constaté de nombreuses insuffisances. Cette organisation de la société civile a déploré « le non-affichage des listes électorales au niveau des bureaux de vote observés et l’absence des listes d’émargement pré-imprimées ». De plus, elle n’a pas manqué de souligner « la non-disponibilité des cartes d’électeur biométrique dans 85% des bureaux de vote observés ». Une situation qui intervient alors que l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) avait annoncé, le 1er juin dernier, la confection 9 millions de cartes d’électeurs.
La COCEM a aussi regretté l’expulsion de ses observateurs à Tombouctou ville et Gao en dépit du fait qu’ils possédaient une accréditation dûment autorisée par le Président de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE).
MD/ac/APA