Ce dimanche 19 avril, les électeurs maliens sont de nouveau appelés aux urnes pour renouveler leur Assemblée. Le second tour des élections législatives se tient dans une ambiance particulière, en pleine pandémie mondiale de coronavirus et alors que la crise sécuritaire continue au nord et au centre du pays. Il reste encore 125 députés à élire ce dimanche.
Sur 147 députés, 22 ont été élus au premier tour. Parmi eux, Soumaïla Cissé dans sa circonscription à Niafunké et ce malgré son absence, car le chef de file de l’opposition a été enlevé par un groupe jihadiste le 25 mars.
Sur 12 circonscriptions où les députés ont déjà été élus, 8 se trouvent au nord du pays. A Kidal, les listes RPM, le parti présidentiel, l’emportent. Dans les trois circonscriptions de Tessalit, Tin-Essako et Abeibara, les scores des candidats dépassent les 87%. Ce dimanche, il reste à élire plus des 3/4 des députés. A Bamako, notamment, où le RPM et ses alliés sont arrivés en tête dans 4 communes sur 6.
Malgré les attaques jihadistes de certaines bureaux de vote au premier tour ou la pandémie de Covid-19, « il y a eu consensus lors du cadre de concertation pour l’organisation d’un second tour », explique Yaya Sangaré, le ministre de la Communication. Certains partis politiques de l’opposition comme l’URD et la LDC affirment ne pas avoir été invités à cette réunion.
L’opposition malienne rêve du grand soir avec pour objectif de contraindre le président Ibrahim Boubacar Kéita à une cohabitation. Mais en réalité, pris individuellement, aucun parti politique malien n’a les moyens de dominer largement les autres.
D’ailleurs, dans de très nombreuses circonscriptions électorales, on retrouve sur la même liste des candidats de l’opposition et de la majorité. Ensemble, ils entendent gagner des sièges et, à la fin, chacun retournera dans son camp. C’est donc à l’issue des résultats que les blocs politiques se formeront. Et la page d’une Assemblée nationale qui devait être renouvelée depuis 2018 sera enfin tournée.
RFI