Créé en 2018, le RMJI ambitionne de promouvoir le journalisme d’investigation en République du Mali, en particulier sur des questions liées à la corruption, à la délinquance financière, à la mauvaise gouvernance, aux crimes organisés ou encore à la violation des droits de l’homme.
Dans son discours d’ouverture, Mamadou Dabo a rappelé que le travail des journalistes d’investigation dans la forme et dans le fond est un véritable sacerdoce, «parce qu’ils sont déterminés dans leur combat, qui demande beaucoup d’engagement », précise-t-il. Selon le vice-président de la Maison de la Presse, les journalistes d’investigation sont souvent confrontés à des problèmes tels que l’accès à l’information, la liberté d’expression…, d’où il leur faut beaucoup de courage.
Dans son intervention, le Secrétaire Exécutif du Réseau Malien des Journalistes d’Investigation(RMJI), Chiaka Doumbia, a expliqué : « Le réseau malien des journalistes d’investigation s’engage à assurer l’indépendance des journalistes et à les protéger. Il s’engage aussi à améliorer l’accès aux sources d’information, à favoriser l’accès des journalistes aux opportunités de formation et développement socioprofessionnel. » Selon le Secrétaire Exécutif, le RMJI est en relation avec la cellule Norbert Zongo pour les journalistes d’investigation en Afrique de l’Ouest et le consortium international des journalistes d’investigation.
A travers cette conférence publique, il s’agissait de sensibiliser et d’informer sur le journaliste d’investigation, susciter le goût de l’investigation chez les jeunes journalistes, les pousser à mettre en avant les règles proportionnelles en menant un travail de recherche afin de mieux faire connaitre l’importance du journalisme d’investigation, mais aussi encourager les lanceurs d’alertes à collaborer avec les journalistes pour faire de l’investigation un vecteur de promotion de la bonne gouvernance.
«C’est seulement, quand les journalistes sont libres de surveiller, d’enquêter et de critiquer les politiques, et les agents de l’administration publique, que la bonne gouvernance peut prendre racine », précise Chiaka Doumbia.
Pour ce faire, le Réseau s’est fait accompagner par Mali Justice Project représenté par son chargé de Communication, Fidèle Guindo, afin d’avoir de bonne conduite sur le plan juridique. Ainsi, selon M. Guindo, le travail d’un journaliste d’investigation n’est pas de prendre la place du législateur ou de l’autorité, mais c’est de contribuer à une compréhension de tout ce qui se passe dans la société et de pousser les autorités à prendre des décisions qui vont dans le sens de la bonne gouvernance.
De son côté, le président de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), Dr Moumouni Guindo, a estimé que dans sa structure, un grand intérêt est accordé aux activités de la presse pour faire avancer la lutte contre la corruption au Mali. « Les partenaires étrangers et du pays ont été sollicités pour appuyer l’OCLEI. En ce qui concerne la presse, une rubrique a été mise en place pour le renforcement de capacité des médias, en particulier le journalisme d’investigation pour un montant d’environ cent cinquante millions de franc CFA », souligne-t-il
Daouda ARAMA
Source: Afrikinfos-mali