Les soldats qui se sont soulevés tôt ce matin, affirment avoir mis la main sur le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Dr Boubou Cissé. Les deux personnalités auraient été conduites sous bonne escorte à Kati, selon des sources concordantes.
Des coups de feu ont réveillé tôt ce matin les habitants de Kati, ville garnison située à 15 km de Bamako. Pour le moment, aucune déclaration officielle sur la situation. Dans la capitale, la situation reste tendue. Les habitants sont toujours dans l’attente d’une déclaration qui viendrait apporter une clarification.
Cette mutinerie intervient alors que, depuis trois mois, des manifestations sont organisées régulièrement à Bamako et dans certaines capitales régionales. Les manifestants, sous la houlette du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques, réclament la démission du président de la République, l’accusant de mauvaise gouvernance.
La Cedeao a déployé des efforts de médiation sans parvenir à nouer les fils du dialogue entre le président Ibrahim Boubacar Keïta et le mouvement de contestation qui avait d’ailleurs programmé cette semaine des manifestations de rues dans la capitale, après l’échec de la dernière tentative de conciliation menée, la semaine dernière, par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan.
L’organisation régionale a vite réagi à la situation qui prévaut actuellement au Mali. «La Cedeao appelle les militaires à regagner sans délai leurs casernes, en demandant à toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse leur pays », indique-t-elle dans un communiqué publié quelques heures après le début des remous.
«La Cedeao rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel et invite les militaires à demeurer dans une posture républicaine. En tout état de cause, elle condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l’ordre constitutionnel, par le rétablissement des institutions démocratiquement élues, conformément aux dispositions de son Protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie », conclut le communiqué.
Rappelons que c’est une mutinerie partie de la garnison de Kati qui a renversé le président Amadou Toumani Touré en mars 2012. Ce coup de force avait valu au Mali une mise au ban de la communauté régionale ouest-africaine par la Cedeao.
A. CISSE
Source: L’Essor-Mali