Après s’est rendu à Alger en janvier 2018, peu après sa nomination, le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga entame jeudi 8 mars une visite de 48 heures chez le grand rival de l’Algérie, le Maroc. Outre la signature d’accords, il doit également évoquer la situation au nord du Mali, où le Maroc a des cartes pour contribuer à apaiser la situation.
Le Maroc n’a pas de frontière avec le Mali, mais la paix dans le Nord passe aussi par Rabat. En se rendant dans la capitale marocaine, le Premier ministre malien devrait aborder le sujet.
Selon le proche entourage de Soumeylou Boubèye Maïga, il demandera à ses interlocuteurs d’exercer une pression amicale sur d’ex-rebelles, pour que le processus avance. En particulier sur Bilal Ag Achérif, qui a toujours des idées indépendantistes.
Bilal Ag Achérif est le président en exercice de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion qui contrôle toujours la ville de Kidal au Nord-Est. Il n’a jamais caché son côté favorable au Maroc, où il séjourne parfois. Par ailleurs, avec d’autres ex-rebelles Touaregs, il ne cache pas que les autorités marocaines leur demandent de laisser les armes pour faire la paix.
A Rabat, Soumeylou Boubèye Maïga va également parler de lutte contre le terrorisme. En 2013, peu après l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta, le Maroc est le premier pays du Maghreb à avoir développé une coopération de lutte contre le terrorisme avec le Mali. Une coopération qui a évolué en dents de scie. Aujourd’hui, Bamako veut réchauffer les relations dans ce domaine.
