Au Mali, à quelques jours de l’élection présidentielle, la polémique continue autour du fichier électoral et des risques de fraude. Vendredi 20 juillet, l’URD, le parti du principal candidat de l’opposition Soumaïla Cissé annonçait l’existence d’un fichier électoral parallèle, avec potentiellement des électeurs et des bureaux de vote fictifs. Le lendemain, en coulisses, les rencontres et les tractations se sont poursuivies. Ce samedi, le camp présidentiel dénonce une surenchère de l’opposition.
Au lendemain de son annonce retentissante, Tiébilé Dramé, le directeur de campagne du principal candidat de l’opposition a notamment rencontré l’Union africaine. La mission d’observation est venue chercher des détails techniques, des preuves de l’existence d’un fichier électoral parallèle. Des preuves que l’URD, le parti de Soumaïla Cissé assure posséder.
Dans les rangs d’autres partis politiques, ces révélations intriguent. Ce samedi, plusieurs candidats à la présidentielle ont pris contact avec l’URD.
De son côté, le directeur général de l’élection Siaka Sangaré a lui aussi multiplié les rendez-vous ce samedi, en recevant notamment les missions d’observation de l’Union africaine et de l’Union européenne. La Direction générale des élections (DGE) a d’ailleurs convoqué une large rencontre ce lundi avec les représentants des candidats et les observateurs internationaux.
Les experts de l’AGETIC, l’agence qui a mis en ligne le fichier – et qui a fait des erreurs techniques reconnaît la DGE – « sont prêts à rencontrer les experts de tous les candidats » comme le précisait un communiqué de la primature ce vendredi.
De son côté, l’Alliance pour la solidarité au Mali (ASMA, mouvance présidentielle), le parti du Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga a organisé ce samedi un meeting de campagne qui a regroupé environ 5 000 personnes au Palais des Sports de Bamako, en présence du président de la République, candidat à sa propre succession. L’occasion pour répondre à l’URD, sans le citer nommément.